ALGERIE - 1954 - 1962




 

 Catégorie voyage     Florence     Beaugé


 


Article du Monde Diplomatique de Janvier 2000..

Le Monde janvier 2000 Algérie mensonges 1959/1960

 
      • J'ai lu le pamphlet de M. Benoist Rey sur l'armée française, et sur les Pieds Noirs,
        une longue liste de viols, d'assassinats, de tortures, et de sévices pratiqués par l'armée français et les colons, sur les Algériens.
         
      • Devant une telle description, je me suis posée la question :
         
            « Quelle est la part de vérité dans ce récit de 97 pages.»

             
      • J'ai commencé la validation de ce livre par l'histoire de son ami de garnison, connu en Allemagne,
        dont il parle dans son livre, dans les interviews, et dans les divers articles, dont il a fait l'objet.
         
        • Qui était son ami :
           
            C’était Daniel Berger, dans une interview à un journal algérien, Benoist Rey donnera son nom.
             
        • Dans son livre,  Les Egorgeurs,  page 51,  il écrivait :
           
              « Les soldats ne l’ont pas achevé, l’un d’eux, et je l’ai entendu de sa bouche,
                a trouvé l'idée « merveilleuse » de lui mettre un pain de T.N.T sur le ventre et d'allumer la méche.
                « Tu aurais vu ça quand il a sauté », me dit-il,
                « c'était marrant.   Les morceaux se baladaient partout, y avait même un bras dans un arbre ».

                A F... près de la mer, à l'est de T..., dix soldats français ont été tués en embuscade, deux ont été égorgés par les rebelles.
                Daniel B.., avec qui j'étais en Allemagne, est parmi les morts.

                Nous avons reçu la nouvelle comme un coup de poing.   Daniel était garçon pâtissier,
                c'était un jeune homme sans haine, simple. Avant de nous quitter pour rejoindre nos postes, il m'avait dit :
               
                « Je n'en veux pas aux fellagha. La France a commis tellement de crimes ici que je comprends ces hommes.»
                 
              Daniel, nous avons serré les poings, quand nous avons su. Tu étais trop juste, trop vrai. Tu n'avais ni secret ni haine ..... ».


Texenna   Hôtel Beauséjour   1940

Texenna 1940 Hôtel Beauséjour Algérie mensonges 1959/1960

 
      • Comme Robert Barrat,
         
          Benoist Rey utilise les majuscules pour donner des noms ou indiquer des lieux.

          Avec une carte de l'Algérie de 1960, c'est facile de retrouver ces lieux :
           
            • D...., c'est Djidjelli.
            • T...., c'est Texenna.
            • F.... c'est Les Falaises.
               
      • Comme Robert Barrat,  il ne donne pas de date,  pas de régiment !
         
          D'après la chronologie de son livre, il situe la mort de son ami,
          après la fin des barricades d'Alger, mais, avant la célébration de Camerone, fête de la légion.

           
      • J'ai recherche dans la Base des données
        des Morts pour la France, la mort de son ami, dans une période allant du 15 février 1960, au 30 Avril 1960.
         
        • Voici le résultat :
           
              Berger Daniel   Guerre d'Algérie   04/03/1960   Levasseur (département de Constantine)
               
        • A la date du 04 mars 1960,
          il y eu 22 morts pour la France, dont neuf musulmans, aucun n'est mort dans le secteur des Falaises, Ni à Bougie, Ni à Djidjelli. !!!!!
           
        • Sur la route nationale 9, reliant Djidjelli à Bougie, le petit village « les falaises », se situe entre Ziama-Mansouriah et le cap Aokas.
           
          • Daniel Marcel Berger, est né le 23 Décembre 1937, dans la Marne à La Neuvillette.

              Il était maréchal des logis, il fut tué quatre mois avant sa libération.
              Il fut décoré à titre posthume de la Croix de la valeur militaire avec palme, ainsi que de la Médaille militaire.
              Il repose au Cimetière de l'Avenue de Laon.

               
      • Comme c'est étrange !!!
         
          • M. Benoist Rey serait-il comme Henri Alleg, un menteur, et un affabulateur.
             
          • Il faut donc rajouter M. Benoist Rey sur la longue liste des menteurs et des affabulateurs de la guerre d'Algérie.

             
      • Mais, je ne me suis pas arrêté à ce simple constat sur son ami d’Allemagne.


Département de Constantine     le village de Levasseur.

carte du département de constantine 1960 Levasseur mensonges 1959/1960

 
      • Dans son livre, les premières pages décrivent la région, nous y reviendrons dans la page suivante.
         
        • La première référence datée est donnée à la page 23   : Octobre,   pas de jour, pas de lieu.
           
        • Les Egorgeurs   Page 23
           
              Octobre.

              « Hier soir, trois prisonniers ont été exécutés.
                Ils avaient participé à une embuscade particulièrement meurtrière pour nous : nous eûmes onze morts.

                Les aveux ont été arrachés suivant le rite habituel :

                  application des électrodes de dynamo sur différentes parties du corps, bastonnade.

                Un gendarme leur a ensuite suspendu des poids de quinze kilos aux testicules, les aveux ne peuvent alors qu'être spontanés.

                L'exécution a été faite par les camarades des morts, au crépuscule.

                Dans la nuit, nous sommes sortis, le petit jour nous a surpris sur un piton, en surveillance de mechtas.

                Un prisonnier est avec nous, mains liées dans le dos.
                L'aspirant P... s'éloigne avec lui et l'abat d'une rafale dans le dos.
                L'aspirant se retourne et nous jette, avec un large sourire :
               
                « Il a de la chance, celui-là, je lui ai tourné la tête vers la Mecque.»

                Le corps est abandonné. »


         
      • Dans Témoignages et Documents, N° 28 publié en Juin 1961, M. Rey précisait :
         
          « Marseille, septembre 1959. Avant de m'embarquer pour l'Algérie, nous chantons l'Internationale ....»

          puis, en fin d'article :
         
          « Août 1960.
            En arrivant à T.., j'apprends que je suis muté au P.C. du régiment pour les deux mois qu'il me reste à accomplir.... »

         
      • Sachant que M. Benoist Rey aurait passé
        moins d'un an à Texenna, d’Octobre 1959, à juillet 1960, il est facile de mettre une année sur cette référence datée : Octobre 1959


La Zone Nord Constantinois.

carte du département de constantine 1960  mensonges 1959/1960

 
      • La Z.N.C. (Zone Nord Constantinois), nous indique que de juillet 1959, à juillet 1962, c’est le 81° R.I.A. qui est dans ce secteur.
         
          • En juillet 1959, le 81° Bataillon d'Infanterie devient le 81° RIA,
            par adjonction d'unités qui provienne des 23° et 137° RI, il restera dans ce secteur, jusqu'à l'indépendance.
             
      • La Base des données des Morts pour la France,
        nous indique que de juillet 1959 au 31 décembre 1959, le 81° RIA a eu trois morts, dont un par accident, mort à l'infirmerie de Djidjelli.
         
        • Nous avons les informations suivantes :
           
          • AUDY Christian   Caporal 81° RIA   Mort le 27/09/1959 à Texenna Secteur de Djidjelli.
          • ERRANT Gérard Simon Léon   Sergent 81° RIA   Mort le 23/09/1959 à Djidjelli   Infirmerie de garnison
          • RIBIERE Raymond   Soldat 81° RIA   Mort le 29/07/1959 à Djidjelli.

             
      • Aucune trace des 11 morts du récit de M. Rey.     Aurait-il encore menti ?
         
      • Je passerai sur les tortures infligées aux prisonniers par le gendarme,
        et, sur les quinze kilos accrochés aux testicules, j'aimerai bien que M. Benoist Rey nous fasse une démonstration.
         
      • Oui, il a menti sur la date, pour démontrer, qu'il était là, lors de l'embuscade.
         
      • Mais malheureusement pour lui, il avait déjà quitté l'Algérie, quand cette embuscade a eu lieu,
        dans la nuit du 4 au 5 Octobre 1960, à Ghanna (commune de Djidjelli), et, qui a bien causé la morts de 11 militaires du 81° RIA.

         
      • Encore une falsification, mais continuons, notre lecture de ce pamphlet sur l'armée française et sur les Pieds noirs.

         
        • M. Benoist Rey utilise, la fameuse méthode communiste, qui à partir d'un fait réel, permet de falsifier l'histoire.
           
        • Les pages 47 et 48 de son livre, nous parlent des « Insurgés d'Alger ».
           
          • Page 47 :
             
                « Les premières informations nous arrivent d'Alger. Nous serrons les poings.
                  Car, si chez beaucoup la haine du « bougnoule » est bien ancrée, la haine du Pied-noir l'est encore plus.
                  A Constantine, les bagarres sont courantes entre Pieds Noirs et soldats du contingent. »

                 
          • Page 48 :
             
                « Le premier jour, la radio parle des « insurgés d'Alger».   Deux jours après, ce sont les « patriotes d'Alger ».
                  Le sang qui a coulé est vite effacé,
                  un soir, nous avons applaudi quand la radio a annoncé qu'un commandant s'était suicidé sur les barricades.

                  La légion était en alerte pour monter sur Alger. Les paras du secteur de D... y étaient déjà.

                  Cette comédie des barricades n'a fait qu'ajouter un peu de sang à tant d'autre, ce sang qui rejaillira un jour.
                  Nous apprenons que les hommes des unités territoriales ont contracté un engagement à la légion étrangère.
                  Ils sont à C..., à trente kilomètres à l'est de T....

                  Et un soir, le fameux commando Alcazar, vite surnommé le commando Anisette,
                  vu la proportion de ses membres à faire la révolution à la terrasse du Café du Commerce, débarque à T...
                  Ils s'imaginaient être reçus en vainqueurs, ils ne récoltent que regards ironiques, réflexions sarcastiques.

                  Seuls les quelques Pieds-noirs .... »


Commando Alcazar Février 1960 CHEKFA Zone Nord Constantinois.

Commando Alcazar février 1960 Chekfa  mensonges 1959/1960

 
      • Parmi les spectateurs de ces événements en Février 1960,
        qui pouvaient disposer de tous ces renseignements, surement pas M. Benoist Rey, mais M. Robert Barat et le comité Landy surement.....
         
      • Mais revenons à nos insurgés d'Alger, que nous disent ceux qui étaient sur les barricades :
         
            « Le 1° Février 1960, les derniers insurgés quittent en armes les deux réduits retranchés.
              Ils embarquent à bord de GMC, direction le camp de Zéralda, base arriéré du 1° REP.

              Le commando Alcazar compte 120 hommes,
              ils sont transférés sur la base aérienne opérationnelle 211 de Telergma, qui était l'aérodrome militaire de Constantine.
              Ils perçoivent matériel et armement, puis prennent la route pour CHEKFA, cantonnement du 2° REP.

              Le 4 février 1960, le commando bivouaque à quelques kilomètres de CHEKFA, parmi un détachement d'Artilleurs.
              Il participe à quelques opérations dans le secteur avec le 2° REP.
              Le 14 février, le colonel Lefort, arrive à Chekfa, il doit remettre M. Perez et M. Susini aux autorités d'Alger.
              Le 4 mars, le commando est dissout, retour à Alger et arrestation de M. Ronda. »

           
        • Chefka se trouve à l'Ouest de Texenna, à cinq kilomètres de Taher.
           
        • Le commando Alcazar n'a jamais mis les pieds à Texenna.
           
      • Encore une affabulation de M. Benoist Rey.

         
        • Quant au suicide d'un commandant, lors des barricades d’Alger,
          qui d’après son récit aurait eu lieu entre le 25 Janvier 1960 et le 1° Février 1960, on ne trouve aucune trace, nulle part.
           
        • Il y a eu effectivement un suicide d’officier à Alger, mais c’était après le putsch d'Avril 1961,
          c'était un capitaine de l'état-major, qui s'est suicidé au pont d'Hydra, le 02 mai 1961.

           
      • Continuant ses élucubrations,
        M. Benoist Rey, voulant sans doute ajouter des faits qui pourraient paraitre véridiques, nous précise :
         
          • Page 80 :
             
                « 29 mai. — Elections cantonales.
                  A la tombée du jour, les rebelles harcèlent T..., avec un fusil-mitrailleur et quelques armes automatiques.
                 Riposte rapide : Artillerie, chars, armes du blockhaus Est.   Aucune victime....... »

                 
          • Page 81 :
             
                « La nuit est chaude.
                  Des bruits nous devancent, notre approche est signalée de mechta en mechta, par le bruit des boîtes
                  de fer-blanc (contenant des cailloux) disposées près des maisons et que l'on actionne de l'intérieur par une ficelle.
                  Un cheval s'enfuit sous le clair de lune.

                  Arrivée à l'oued, l'aspirant M... assomme à coup de pierre le premier suspect et l'égorge.
                  Les grognements de l'homme sont étouffés par les remous de l'eau sur les rochers.
                  Le deuxième suspect se défend, malgré ses mains attachées. Il est égorgé, mais vit encore.
                  On lui écrase la tête avec des pierres.

                  L'eau et les cailloux blancs se teinteront de sang.

                  Un bataillon d'infanterie coloniale, composé presque exclusivement de Noirs,
                  Sénégalais pour beaucoup, vient relever les compagnies qui sont à T...   Le commando reste seul.

                  La simple vue des Sénégalais a fait fuir les femmes.
                  En 1957, la « coloniale » occupait T... et y commit bien des exactions.
                  Un sergent me raconte ce qui s'est passé là d'où vient ce bataillon. »

Un Chef de S.A.S. en 1959

Un Chef de SAS en 1959  mensonges 1959/1960

 
      • Je passerai sur la Page 80 et sa riposte rapide, avec artillerie et chars, M. Benoist Rey, nous prend pour des guignols !!!

         
      • C'est étrange !!!,   donc en 1957, la coloniale occupait Texenna.
         
          • Pourtant, en Juillet 1956, la 25° Division de parachutistes se regroupe à Djidjelli.
            Le 1° RHP (Régiment de Hussards parachutistes) en fait partie.
             
            • Du 8 au 12 Juillet 1956, il relève le 28° BCA dans le secteur de Texenna.
            • Du 15 au 20 Juillet 1956, installation du régiment.
               
              • Le PC du régiment est à Duquesne.
              • Le 1° Escadron à Strasbourg.
              • Le 2° escadron à Taher.
              • Le 3° escadron à Tamentout.
              • Le 4° escadron à Texenna.
                 
            • Il quittera ce secteur en Juillet 1958.

               
        • Donc en 1957, c'était le 1° RHP qui était à Texenna.
           
      • Quel sacré menteur ce Benoist Rey.

         
    • D'après la chronologie de son récit,
      on est au mois de Juin ou Juillet 1960, quand les Sénégalais relèvent les compagnies du 81° R.I.A qui étaient à Texenna.

       
    • Il y eu exactement, 18 Régiments de Tirailleurs Sénégalais R.T.S.
       
        • Seuls les RTS 3, 5, 6, 7, 13, et le 15 ont été présents en Algérie.
           
        • Le service historique des Armée, précise que les régiments de troupe Sénégalaise, R.T.S. ont été dissouts en 1958,
          que les éléments restants, portaient l'appellation de RIMA, dont les numéros de régiments commençaient au 61 jusqu'à 78.
           
      • Autre faits historiques :
         
        • Les 21 et 22 janvier 1959, constitution de la Fédération du Mali comportant le Soudan français et le Sénégal.
        • Le 14 Janvier 1960, ouverture à l’hôtel Matignon à Paris des négociations qui doivent aboutir à l’indépendance de la Fédération du Mali.
        • Le 4 Avril 1960, signature dans les salons
          de l’hôtel Matignon des différents textes permettant la dévolution des pouvoirs de la communauté à la Fédération du Mali.
           
        • Le 20 Juin 1960, Proclamation de l’indépendance de la Fédération du Mali.
           
      • Le Sénégal prenant le chemin de l'indépendant,
        des accords avaient été conclus avec la France, concernant les militaires Sénégalais, présents dans les troupes françaises.
         
      • On peut dire sans se tromper, qu'il ne restait que très peu de troupe des anciens pays qui formaient A.O.F. en Juin 1960.
         
      • Celles qui étaient présentes encore en Algérie, à cette date, étaient attachées uniquement à la surveillance des biens et des personnes.
        Aucunes n'allaient plus en opérations de ratissage.
         
      • En ce qui concerne les RIMa, comportant des éléments Sénégalais,
        seul le 66° RIMa, était dans le secteur de El-Milia, en juin et juillet 1960, aucun des éléments Sénégalais de ce 66°RIMa, n'est venu à Texenna,
        pour relever les compagnies du 81° R.I.A..
         
      • Sans commentaire.

La ville de Djidjelli en 1954.

Djidjelli 1954