Le fabuleux rapport, de l'Inspecteur général de l'administration, Roger Wuillaume, en date du Mercredi 2 Mars 1955.
Le 23 juin 1961, Laurent Schwartz, président du Comité Audin, faisait devant le « Colloque de Lille » un exposé qui portait sur trois points essentiels :
La torture et son histoire en France et en Algérie.
La dégradation d'une justice et d'une magistrature complice.
Les perspectives d'un redressement.
Au cours de la première partie de son exposé, M. Laurent Schwartz, a été conduit à citer le rapport adressé, le 2 mars 1955 à M. Soustelle, gouverneur général de l'Algérie, par M. Roger Wuillaume, qui était et est toujours Inspecteur général de l'administration, c'est-à-dire un des plus hauts fonctionnaires français.
Ce rapport ne tendait à rien de moins qu'à la légalisation de la torture en Algérie.....
Signé : Le Comité Audin.
C’est ainsi, que la publication anticolonialiste, à la gloire des assassins du FLN, le torchon « Verité-Libété », du faussaire Vidal-Naquet, officialisait ce rapport, qui fait office de référence sur la torture, pour nos historiennes et historiens des années 1990, 2000, et 2020.
De ce rapport, personne n'a jamais pu présenter le moindre fac-similé, il n'a jamais était adressé au gouverneur Jacques Soustelle, pour la bonne raison, qu'il n'a jamais existé.
Oui, C'est un bobard, réalisé en Juin 1961, par les faussaires du Comité Audinr.
Verité-Liberté Juin 1961.
Oui, il existe bien un rapport Roger Wuillaume, inspecteur général de l’administration au délégué général du gouvernement, au sujet de l’enquête effectuée dans l’Est algérien, sur les conditions dans lesquelles les pouvoirs civil sont effectivement répartis, à l’intérieur des circonscriptions, entre les autorités militaires et les a autorités civiles.
Ce rapport est daté du Vendredi 3 juillet 1959, il contient 37 pages.
Archives Nationales Outre-mer :
Cote de communication : 124 APOM 3
Identifiant ARK : 61561/23238995 1200575
On retrouve, un second rapport de M. Roger Wuillaume, daté du 4 décembre 1961, il concerne les manifestations du 17 octobre 1961, dans ce rapport M. Wuillaume indique qu'il y avait environs 22.000 manifestants.
Mais bien avant ce rapport du 2 mars 1955, le journal Le Monde du 15 janvier 1955, nous présentait toutes les méthodes de torture dans un article intitulé :
Deux articles de MM. F. Mauriac et C. Bourdet sur les méthodes policières en Algérie.
« A l'heure actuelle, écrit Claude Bourdet, nous savons par une séries de témoignages concordants et dignes de foi, que les sévices de 1951, sont répétés et dépassés.
Le supplice de la baignoire, le gonflage à l'eau par l'anus, le courant électrique sur les muqueuses, sont les procèdes préférés, car, « bien appliquées », ils ne laissent pas de trace. »
Ce même journal, nous gratifiera d'un article sur la torture en Algérie, le 27 octobre 2004.
Ce jour-là, nous sommes bien loin de la baignoire ou de la gégène, car « Le Monde » parlera de pillages, carnages, incendie des maisons, rafles de civils à grandes échelles, de barbarie .....
On sait que les journalistes du Monde sont les champions du génocide en Algérie, surtout dans les années 2.000.
Journal de Bruxelles 1956.
Chronologie de ce rapport Roger Wuillaume.
Mais avions-nous vraiment besoin du rapport Roger Wuillaume, non, il suffit de lire les divers récits et comptes rendus.
1951.
Le journal Combat sous la plume de son rédacteur en chef, Claude Bourdet écrivait :
« Il est inutile de préciser ici, que nous n'avons jamais loué le séparatisme malgache, mais uniquement stigmatisé l'emploi par l'administration française de certaines méthodes policières dignes de la Gestapo. »
Oui, nous sommes bien en 1951, 10 ans avant les centaines de noyés, dénoncés par ce même Claude Bourdet; au conseil municipal de Paris du 27 octobre 1961.
1954.
Le 2 novembre 1954, M. François Mauriac, dans son Bloc-Notes, de la revue L'Express de l'intègre JJ.SS, écrivait :
« Coûte que Coûte, il faut empêcher la police de torturer. »
Pas un mot, sur les victimes assassinées lâchement par les tueurs du FLN.
1955.
1er janvier :
L'avocate Renée Stibbes dépose plainte contre la détention de M. Sid Ali Addad conseillé municipal d'Alger, arrêté le lundi 27 Décembre 1954.
Le 15 janvier, le journal Le Monde titrait :
Deux articles de MM. F. Mauriac et C. Bourdet sur les méthodes policières en Algérie.
le 26 janvier 1955 nomination de Jacques Soustelle, gouverneur de l'Algérie, en remplacement de M. Léonard.
Le 29 janvier 1955, le général De Gaulle assiste au quatorzième anniversaire de l'Ordre de la Libération, présidé par M. Jean Mairey, directeur de la sureté nationale, lui-même compagnon de la Libération.
Le mercredi 2 février, la revue La défense publie un article de Renée Stibbes : La répression colonialiste en Algérie.
A l'assemblée nationale lors des deux séances de ce 2 février 1955.
Le communiste Raymond Guyot déclarait :
« Il y a quelques semaines, les procès d'Oudja et de Casablanca, ont révélé au monde, la honte des tortures infligées par des policiers français, dignes en tous points de celles commises par la Gestapo. La vérité a éclaté grasse au courage des inculpés et à la droiture des avocats .... »
Suites aux déclarations de M. Guyot, M. Roger de Saivre prend la parole et déclare :
« J'ai été interrogé 12 fois par la Gestapo, quand j'étais à Fresnes et roué de coups. De ces procédés qui sont horribles et que nous reprouvons tous à Alger, nous n'en voulons pas.
M. le gouverneur général a qui nous avions posé la question en son temps, nous avez déclaré; qu'il avait fait procéder à une enquête, mais pas comme l'a dit l'Observateur, par un fonctionnaire d'Alger, mais par un inspecteur général de l'administration qui a pu conclure, que non seulement après leurs arrestations ces hommes ne se sont pas plaints de sévices et de tortures, mais qu'il avait fallu attendre douze jours, la visite à la prison d'une certaine Madame Andrée Stibbes.
M. le Ministre de l'Intérieur doit savoir ce dont je parle, cette dame qui a des activités suspectes à Alger, a visité les prisonniers, qui immédiatement après sa visite, ont déposé plainte contre les policiers. »
Journal la Défense 2 Février 1955.
Lors des séances de l'assemblée du 3 février 1955.
Le député Mostefa Bendahmed lors d'un très long monologue déclare :
« .. Je veux parler de certains excès de la police. J'ai la douleur, la honte de vous rapporter des faits, la révélation des sévices, auxquels je n'ai pas assisté, mais dont j'ai pu m'entretenir avec les personnes qui sortaient de ce que, en Algérie nous appelons « les caves des aveux spontanés » ».
Puis, suit la torture de la baignoire, de l’électricité, du tuyau d’eau, du goulot de bouteille. Il poursuit :
« Hier ou avant hier cette scène, peut-être la plus pénible de ce vieillard de soixante-dix ou soixante-quinze ans qu'on met nu et qu'on fait danser devant sa femme, ses enfants, ses petits-enfants. Cela n'est pas très beau. »
Notes.
M. Mohamed Salah Bendjelloul avait déclarait lors de la séance du 2 février 1955, c’est à dire la veille :
« C'est un vieillard que la police déshabille complétement et qu'elle obligea se maintenir entièrement nu devant ses deux filles nubiles âgées de 20 et 18 ans, également déshabillées comme lui. »
Lors de cette même séance, du 3 Février 1955,
Nous avons également droit, à M. Marcel-Edmond Naegelen, et sa circulaire d'Octobre 1949.
Il précise qu'il a fait défiler dans son bureau tous les responsables de la police en Algérie.
Qu'il ne tolérait plus des méthodes indignes de la France et de l'humanité pour obtenir des aveux, suites à certains faits qu'on lui avait rapportés.
Il ajoute également que ces méthodes étaient également employées en France, qu'ils ont fait l'objet de quelques scandales.
Il conclut :
« C’est pourquoi, me tournant vers le Ministre de l'Intérieur, je lui dis que, peut-être les mesures d'intégration qu'il envisage pour la police Algérienne pourront progressivement bannir ces méthodes de la terre africaine. »
Le 6 février, démission du cabinet Pierre Mandes-France, la crise durera 19 jours.
Le 15 février M. Soustelle part pour Alger, pour prendre possession de son poste de gouverneur. il sera accompagné de la plupart des membres de son cabinet.
Journal Combat 18 Février 1955.
Le vendredi 18 février 1955, au Centre catholique des intellectuels français, L'Algérie faisait salle comble.
Sur l’estrade, se suivent, M. Robert Schuman, le président du Centre.
M. André Fangeat, du commissariat au Plan, qui montre l'aspect économique, sociale, et, notamment démographique, avec les plus de 300.000 enfants naissant chaque année en Algérie.
Il souligne les grandes réalisations techniques de tout ordre, ports, barrages, centrale électriques, etc., qui font la légitime fierté de l'Algérie.
Puis, arrive, M. Robert Barrat, secrétaire du Centre catholique des intellectuels français, qui déclare :
« Ces problèmes économiques et sociaux s'effacent devant le problème politique. »
Après avoir lu un petit message du professeur Massignon, il engage un long monologue sur les termes très connus, avant de conclure par :
« les traitements infligés par certains policiers. »
Il dit « certains » et non pas tous, mais conclut, par la citation d'un haut fonctionnaire :
«
C'est la police qui est en train de nous faire perdre l'Afrique du Nord. »
Dans la salle on entend :
« Ce n'est pas vrai, c'est tendancieux. »
Alors Barrat réplique :
« Je pourrais vous citer des cas d'empalement, de ceinture électrique, de supplice de la baignoire, de suspensions par les mains et par les pieds.... »
Le 25 février, investiture du gouvernement Edgar Faure.
Cette chronologie n'est qu'une infime partie de cette propagande, orchestrée par les communistes et les progressistes chrétiens.
Compte tenu de la situation de ce mois de février 1955, on est en droit de s'étonner que M. Jacques Soustelle ai pu demander une enquête sur la police en Algérie.
Nous avons dans cette simple chronologie, tous les éléments qui figurent dans les deux rapports Wuillaume et Mairey publiés par le Comité Audin.
Oui, des hauts fonctionnaires de la sécurité en Algérie, ont été mutés en métropole, mais, pas pour des faits de tortures, mais plus simplement , parce qu’»ils étaient plutôt Algérie Française, que Algérie Algérienne comme nos amis Barrat et Vidal-Naquet.
Voici quelques noms :
Coste, directeur de la police des renseignement généraux, et ses adjoints Havard, Touron, Forcioli et Carcenac.
Tous seront mutés en Métropole en 1955.
Archives Nationales Commission de vauvegarde 1957.