Le fabuleux rapport, du commissaire principal par intérim René Gille, en date du Lundi 1er Avril 1957.
Ce fameux rapport du commissaire Gille, puisse ses sources dans la revue du FLN, Résistance Algérienne, qui en Juin 1957, avait publié un article intitulé : Le Pen député à Paris, Tortionnaire à Alger.
Ce tract faisait suite à la photo de Jean-Marie Le Pen décoré par général Massu, en Mars 1957.
La seule différence entre ce tract du FLN et le rapport Gille, c'est le nom du torturé :
Dans le tract FLN, c'est le nommé Cherki Ali Rouchaï dit Dahman.
dans le rapport Gille, c'est Yahiaoui Abdenour, le reste est identique !!!!
Je rappelle que le rapport du commissaire René Gille, est cité comme preuve irréfutable, par les grands historiens de l'Algérie, j'ai nommé le prophète Benjamin Stora, Raphaëlle Branche, Sylvie Thénault, et les autres.
Si je me contentai, simplement d'écrire ces quelques lignes sur ce rapport, il serait facile aux Pieds Nickelés, grands spécialistes des copiés-collés, j'ai nommé, LDH de Toulon, Michel Dandelot, et l'inévitable Henry Pouillot, en oubliant bien entendu toute la smala des Algériens,
grands demandeurs de repentance française, de me traiter de menteur.
Mais, je ne suis pas arrêta là.
J'ai entrepris, pendant des mois des recherches, dans toutes les directions, pour vérifier d'où venait ce rapport qui ne figurait pas, dans les archives de la préfecture d'Alger, ni dans celles du préfet Baret.
Mise à part, Vérité-Liberté, personne n'a jamais publié ce rapport du commissaire Gille, avant le 3 Février 1984, et pourtant, les journaux à la solde du FLN étaient légions,
les campagnes contre l'armée, et surtout contre les parachutistes étaient quotidiennes.
J'ai dès le début, émis des doutes sur la véracité de ce rapport, car il n'était pas conforme à l'administration policière, il ne ressemblait en rien, aux nombreux procès-verbaux et rapports de cette bataille d'Alger.
On peut se poser la question, comment un commissaire principale par intérim, de la circonscription de police d'Alger, pouvait-il avoir le temps, en pleine bataille d'Alger, de recevoir cette plainte de Yahiaoui Abdenour !!!!!
Alger Mars 1957 Le Pen avec la médaille remise par Massu.
J 'ai donc commencé par vérifier, si la date du Lundi 1er avril 1957, pouvait être valable, en comparant les déclarations et les écris de chacun des deux Protagonistes de ce bobard, j'ai donc relevé un certain nombre d'anomalies qui prouve que ce rapport, n'a jamais été écrit le lundi 1er avril 1957.
Voici chronologiquement les faits :
Dans son livre, l'affaire Audin, publié le 12 mai 1958, aux Éditions de Minuit, Vidal-Naquet dresse un magnifique plan d'El-Biar.
Sur ce plan, nous avons les différents PC du 3er R.C.P, le commissariat de police, situé 102 boulevard Gallieni, mais étrangement, pas de 74 boulevard Gallieni, au lieu de torture, du dénommé Yahiaoui Abdenour.
Pourtant dans ce même livre, Pierre Vidal-Naquet, nous dit, qu'il a rencontré le commissaire René Gille, je le cite :
« Le commissaire Gille, ancien déporté, avait, comme Jean Builles, commissaire principal, comme Jacques Pernet, mais par une source apparemment différente, entendu parler de la mort d'Audin et du simulacre de son évasion. »
Pourquoi, en Septembre 1957, lors de leur rencontre, le commissaire René Gille n'a pas révélé à Vidal-Naquet, l’existence de ce fameux rapport, alors, qu’il n’avait pas hésité à aller à la villa Sésini, pour montrer au colonel Jeanpierre, des photos de tortures de la gestapo. ?
Note :
Après l’édition du livre de Jacques Massu, en 1971, La vraie bataille d’Alger, ex-commissaire Gille adressera à Massu une lettre de protestation, dans cette lettre il parlera de sa visite à la Villa Sésini, pour rencontrer le colonel Jeanpierre, mais pas un mot sur le fameux rapport du 1er Avril 1957.
D'où provient l'adresse figurant dans le rapport : 74 boulevard Gallieni.
C'est le journal de propagande du FLN, Résistance Algérienne, N°32 du 10 juin 1957, qui va publier un document sur Le Député Le Pen, quelques mois après la photo parue dans les journaux montrant le lieutenant Le Pen décoré par le Général Massu, ce document ressemble étrangement au document de Vérité-Liberté de juin-Juillet 1962.
Ce document sera utilisé par Hafid Keramane, dans son livre, La pacification. Publié en février 1960 en Suisse, par Nils Andersson, éditeur anticolonialiste, à La cité - Editeur, cette version du livre comprenait 272 pages.
Ce livre, qui est un pamphlet sur l'armée français, il est composé des articles parus dans Résistance Algérienne, El Moudjahid, de passages des livres d'Alleg, Pierre Vidal-Naquet, Robert Bonnaud, Sarthe, des articles de Témoignage Chrétien, du comité Audin, de la revue L' Esprit Avril 1957, et de bien d'autres.
C'est à partir de ce tract que les deux compères composeront le corps du texte, avec quelques variables mineures.
Bordereau d'envoie de pieces à l'IGAME d'Alger en 1957.
Dans tous les écris de Pierre Vidal-Naquet, dans tous ses interview par différents journalistes pendant plus de vingt ans, jamais il n'a cité ce rapport, ni même le nom du commissaire Gille, et encore moins celui du député Le Pen.
En Avril 1962, il publie, La raison d'Etat, il avait à la demande d'un éditeur anglais, écrit une histoire narrative sur la torture en Algérie.
Ce livre a été publié en Angleterre sous le titre : Torture : Cancer or Democracy, il fut aussi publié en italien.
Dans ce livre en anglais, on retrouve le nom de Le Pen, en page 91 :
« Assembly elected in November, and in fact, such members as Jean-Marie Le Pen, the representative of the Latin Quarter, M. Pierre Lagaillarde, and M. Raymond Vinciguerra.»
Et c'est tout....
Oui nous sommes bien en 1963, alors, pas un mot du rapport du commissaire Gille, pourtant c'est bien un livre sur la torture, car, M. Vidal-Naquet cite tous les hauts lieux de torture d'Alger, liste prise dans le livre La Pacification.
C'est étrange, très étrange.
C'est seulement en 1984, que ce fameux rapport du commissaire Gille, reviendra à l'antenne !
Lors de l'émission, « L’Heure de vérité », du 13 février 1984,
dirigée par François-Henri de Virieu, sur le plateau, les journalistes Alain Duhamel, Jean-Louis Servan-Schreiber, Albert du Roy, feront face à tour de rôle, devant M. Le Pen.
Si, Alain Duhamel, et Albert du Roy, restent dans le cadre journalistique, Jean-Louis Servan-Schreiber, interrogeant, M. Le Pen, se livre à un véritable réquisitoire digne de l'inquisition.
Après un certain nombre de questions, sur des propos tenus par des proches de M. Le Pen, il enchaine en lisant à haute voix, le fameux rapport du commissaire Gille, comme le montre la photo ci-dessous.
M. Le Pen s'indigne, il ne connait pas ce commissaire Gille, il s'étonne que ce commissaire n’ait pas porter plainte contre lui, pour tortures !
Jean-Louis Servan-Schreiber enchaine en présentant la Une de vérité-Liberté de Juin-Juillet 1962, et déclare :
« J'ai copie de ce rapport, qui a été publié en 1962, dans un journal, qui s'appelle Vérité-liberté, le titre : Le Pen député tortionnaire
C'est les cahiers de l'information sur la guerre d'Algérie, dirigé par un homme, qui a une réputation intègre, qui est M. Pierre Vidal-Naquet, et ce journal n'a jamais été attaqué par vous.
Note :
Ici, il convient de reprendre légèrement les propos de Jean-Louis Servan-Schreiber :
Il n’a pas entre les mains la copie du rapport, mais la copie du journal Vérité-Liberté, ce qui n’est pas du tout la même chose !!!!
Vérité-liberté n'était pas un journal, mais un cahier contre la guerre d'Algérie, crée par le comité Audin, son tirage était très limité, uniquement par abonnement
pour la grande partie, il était distribuer surtout dans l'entourage du comité Audin et consort.
Jean-Louis Servan-Schreiber lisant un extrait de Vérité-Liberté de juillet 1962.
M. Jean-Louis Servan-Schreiber ne présente pas un fac-similé du rapport, mais simplement, une partie de la page six du journal Vérité et Liberté, sur laquelle figure ce rapport, sans doute transmis par une âme charitable de l'entourage de Vidal-Naquet, pour ne pas mettre en doute, son honorabilité.
Le 4 Juillet 1984, Le Canard Enchainé, fera sa une avec le rapport en question, et le grand journaliste d'investigation du Canard, M. Louis-Marie Horiau ira à Alger, vérifier, si Yahiaoui Abdenour habite bien au 53 de l'avenue Lavigerie à Kouba.
Note :
Le 53 de l'avenue de Lavigerie à Kouba, est la maison et le magasin de dattes de la famille Khemissi, le policier tué par le FLN, le 26 Novembre 1956.
Ensuite le déferlement des différents media suivra, avec toute sa clique de bien-pensants et de donneurs de leçon.
C'est Vidal-Naquet, dans son encas, du journal Vérité-Liberté, qui fera un amalgame entre la villa des roses et le 74 boulevard Gallieni, le nom « villa des roses », ne figure pas dans le rapport du commissaire Gille, mais on peut penser, sans se tromper, que M. Vidal-Naquet a lu le tract du FLN, qui lui stipule, « villa des roses », sise 74 boulevard Gallieni (banlieue d'Alger).
Jean-Louis Servan-Schreiber du journal L'Expension lors de l'émission l’Heure de vérité du 13 février 1984.
En Mai 1984, dans la revue Esprit, M. Paul Thibaud, publiera le rapport du commissaire Gille, du lundi 1° Avril 1957.
Afin de prouver, la véracité de ce document, il apportera quelques précisions supplémentaires.
Dans un article intitulait : La vraie valeur de Le Pen, il précisait :
« Nous publions ici, un témoignage difficilement réfutable sur un épisode un peu oublié de la vie de Jean-Marie Le Pen, sa participation à la « bataille d'Alger », contre l'appareil F.L.N.
Le document ci-dessous, communiqué par Paul Teitgen, secrétaire général de la Préfecture d'Alger jusqu'à sa démission en Septembre 1957, a été publié en juin/juillet 1962 par la revue Vérité-Liberté.
Dans sa présentation qu'il faisait de ce texte et de quelques autres de même farine, Pierre Vidal-Naquet notait qu’Yahiaoui Abdenou devait sans doute l'intérêt porté à sa cause par la police d'Alger à sa qualité de frère d'un policier au service de la France. ....... ».
M. Paul Thibaud, faisait partie du comité de rédaction de la revue Vérité-Liberté !!!!
J'attends avec impatience que les trois Pieds Nickelés, grands amateurs de copiés/collés, cités plus haut, sortent de leurs chapeaux un fac-similé de ce rapport.