Quelques pages plus loin, nous avons l'extraordinaire histoire du Sergent Mauré.
Elle commence ainsi :
« Le camion arabe avait profité de l'instant d'inattention pour démarrer et s'enfuir, six fusils de chasse se déchargeaient dans sa direction. Mais il était déjà trop loin, il filait vers Keddara.
Qu'est-ce qui se passe ?, cria aux territoriaux le sergent qui était dans le véhicule de l'armée, à côté du chauffeur.
Au milieu des hurlements des territoriaux, déchaînés, continuant à tirer vers le camion en fuite, le sergent Mauré, qui apercevait un corps sur le trottoir, ne comprenait absolument rien. Il descendit du camion, très ému, fonça sur l'adjoint de Prato qui était le plus proche :
— Alors quoi, qu'est-ce qui se passe ? — Vous voyez bien, Il y a les salopards qui ont encore descendu un gars. »
Puis, le narrateur de l'Express, nous décrit l'état d'âme du sergent Mauré, et son envie irrésistible, d'avoir « un coup » à raconter au mess aux autres rappelés.
Suit, une incroyable poursuite en camion de nuit, là, je laisse Jean-Jacques Servan-Schreiber, nous raconter la fin :
« La manœuvre fut, bien entendu, exécutée sans accros.
A Huit heures cinq, le camion de la mine de l'Arbatache était dans le fossé, le long de la route, les cinq manœuvres criblés de balles, morts sur le coup.
Mauré était plein de reconnaissance envers Dieu que tout se soit si bien passé et que ses hommes, rappelés comme lui, aient pu faire leur travail de soldats sans qu'aucun d'eux, ait été tué ou blessé. »
Dans la période d’Août 1956 à Janvier 1957, il n'y a eu aucun camion de la mine de l'Arbatache, mitraillé, pour la bonne et unique raison, c'est qu'il n'y avait pas de mine à l'Arbatache, ou plutôt à Maréchal-Foch, car le nom du village de l'Arbatache était l'ancien nom de ce village avant le 2 février 1930.
Cette partie de la Mitidja était plutôt agricole, vignes, coton, tabac, arbres fruitiers, oliviers.
Décret attribuantle le nom de Maréchal-Foch à la commune de L'Arbatache le 2 Février 1930.
Je vois déjà, le Pied Nickelé, Michel Dandelot, sauter comme un cabri, accompagnés par les clowns des 4ACG, et de l'irremplaçable Henri Pouillon, ces grands spécialiste du « copier/coller », et des célébrations du 17 octobre 1961 et du 19 mars 1962.
Il y a eu effectivement douze morts, dans ce secteur, tous musulmans, mais c'était dans l'explosion d'une bombe, dans le car reliant, Alger à l’Arba, le 6 octobre 1956.
Je crois, qu'il n'est pas nécessaire de s'étendre plus longuement sur l’article du sergent Mauré, encore un bobard de l'équipe de l'Express.
Je passerai, sur les pages concernant les généraux, que nous d'écrit l'incroyable JJ. SS, et sur l'opération de grande envergure avec « Grand Bouillon », dans son hélicoptère Bell.
Quelques extraits :
« Dans toutes les discussions de toutes les popotes de toute l’Algérie, le refrain est identique : « Les généraux sont des cons. » …
« Julienne était rempli d’appréhension. Si Grand Bouillon se mêlait de l’affaire, où allions-nous ?
Réflexion d’ailleurs totalement inutile :
quand les généraux apparaissent à l’horizon, dans leurs ravissants hélicoptères-libellules , les capitaines deviennent, à l’instant même, des machines à exécuter des ordres. » ….
« Le Bell était maintenant juste au-dessus de nous, en point fixe à cent mètres de hauteur environ, pour faciliter la conversation.
-Allô Cardinal, ici Grand Bouillon en personne.
Pourquoi la ligne de Vert est-elle stoppée ? A vous.
- Des coups de feu ont été tirés sur nos éléments, en provenance de la maison du coin nord-ouest du
village. Je vais envoyer un petit commando pour neutraliser la maison. À vous. » ....
On voit bien que Monsieur Jean-Jacques Servan-Schreiber n'est simplement qu'un homme politique.
Mais, il est sans aucun doute, aussi, un menteur, comme d'ailleurs son frère, qui le 13 février 1984, dans l'émission, « L’Heure de vérité », déclarait, à l'antenne, devant des millions de téléspectateurs :
Jean-Louis Servan-Schreiber enchaine en présentant la Une de vérité-Liberté de Juin-Juillet 1962, et déclare :
« J'ai copie de ce rapport, qui a été publié en 1962, dans un journal, qui s'appelle Vérité-liberté, le titre : Le Pen député tortionnaire
C'est les cahiers de l'information sur la guerre d'Algérie, dirigé par un homme, qui a une réputation intègre, qui est M. Pierre Vidal-Naquet, et ce journal n'a jamais été attaqué par vous.
Note :
Il convient de reprendre légèrement les propos de Jean-Louis Servan-Schreiber :
Il n’a pas entre les mains la copie du rapport, mais la copie du journal Vérité-Liberté, ce qui n’est pas du tout la même chose !!!!
Jean-Louis Servan-Schreiber lisant un extrait de Vérité-Liberté de juillet 1962.
Je terminerai avec les articles de l’Express et le livre par la partie concernant Marcus, car là, on peut sans se tromper mettre une date, Novembre 1956, après l'opération sur Suez, et la nomination officielle, à l'Arba du colonel Antoine Argoud.
Dans un des articles de l'Express de JJ.SS., nous avons un passage sur le 3e RCA et son colonel Antoine Argoud, surnommé Marcus.
L’article commence par ce titre : La Trahison calculée et meurtrière.
« Marcus, à la recherche des déserteurs, qui avaient emporté deux F.M. de sa compagnie, roulait vers Tablat. Le véhicule de tête dépassait une première banquette de DRS et arrivait à la hauteur de la seconde, quand l'assassinat collectif à bout portant qu'est toute embuscade bien armée et bien montée, avait commencé. »
Puis, suit un invraisemblable récit, où les hommes de Marcus sont terrorisés et n'obéissent plus à leur chef, Marcus se jette sur le FM de la jeep, pour mettre en fuite les assaillants.
Bilan 20 morts et surtout, un passage extraordinaire sur l'adjoint de Marcus, très grièvement blessé aux jambes lors de cet embuscade. Voici le passage :
« Fils d'une famille misérable de la casbah de Philippeville, sous-officier de l'armée française sorti du rang, convaincu par l'homme qu'il adorait, le commandant Marcus, de se joindre à lui dans l'aventure de la vraie nomadisation chez les Musulmans avec des Musulmans, séparé de ses deux frères passés au maquis, déchiré à ses heures par le doute, mais sûr finalement de servir dans une tentative sincère une juste cause... ».
Il s'agissait du lieutenant Haouch Bousquine, bien entendu inconnu au 3e RCA.
Comme de coutume, dans tous les mensonges, il y quelque part un petit bout de vérité.
Que nous disent les JMO du 3e RCA :
Le camp de base de ce régiment était à l'Arba, mais il faisait partie des réserves générales, donc pas sous les ordres du Chevalier Blanc.
Le 21 Mai 1956, embuscade au nord de M'Sila, à Beni Ilmane, deux jeep attaquées par les rebelles.
Deux tués, le capitaine Yves De Roquefeuil Montpeyroux et, le sous-lieutenant Bertrand Anne Gérard d'Ussel.
Bertrand d'Ussel était énarque. Le directeur des stages de l'ENA, Jean Racine se déplace à Sétif, pour s'informer sur les circonstances de la mort de Bertrand, et, surtout voir comment l'autre futur énarque du régiment, tenait le coup.
Les quatre pelotons étaient commandés par le capitaine Desse, adjoint du colonel Antoine Argoud.
Chefs des escadrons :
Lieutenant De Premorel, Aspirant Guyot, Maréchal de logis chef Ferrand, Sous-lieutenant Philippe Rouvillois, le futur Enarque.
Il n'y avait aucun Musulman dans ce régiment en 1956.
Le 24 juin 1956, le 3e escadron du 3e RCA entreprit d'encercler des petits groupes de mechtas, puis de les fouiller.
Le sous-lieutenant Rouvillois, colt à la main, se présente à l'entrée, il est abattu par un coup de carabine Statti.
C'est son chauffeur de Jeep, le chasseur Castel, qui le tira à l'écart derrière un muret, pendant que le combat s'engageait.
Les EBR ouvrent le feu.
Le futur énarque sera opéré à Khenchela, il sera sauvé.
Il n'y aura pas d’autres morts pour cette année 1956.
Paris : Deux ouvriers Messalistes tués sur un pont. 1956.
Quand on regarde l'Histoire de la guerre d’Algérie, par le petit bout de la lorgnette, on constate, que pour l'année 1956 et les quatre premiers mois de 1957, il faut absolument regarder attentivement chaque mois, car il y a eu, un certain nombre de retournement de veste, et surtout un certain nombre de menteurs.
Dans son livre, Bataille d'Alger, Bataille de l'homme, de 1972, Jacques Pâris de Bollardière, écrivait à la page 99 :
« A Alger, maintenant, rien que des vrais, les Paras, la Légion, des grands gars blonds, costauds, pas sentimentaux, tous ... »
« Je ne pus m'empêcher d'intervenir dans la conversation :
« Ça ne vous rappelle rien, des grands gars blonds, pas sentimentaux, tous pareils ? »
Je n'oublierai jamais son regard, ni ma stupéfaction, tandis que je l'entendais dire :
« Monsieur, je ne vous connais pas, mais tenez-vous pour dit que si j'avais été en Allemagne à ce moment-là, j'aurais été Nazi ! »
Plus loin, dans cette même page, il ajoutait :
« Tout récemment, alors que j'attendais dans le bureau du général Salan, à qui je venais annoncer ma décision de ne pas accepter de couvrir de ma responsabilité ce qui se passait sous mes yeux, une série de photos sur la dernière page d'un journal d'Alger m'avait frappé comme une gifle en pleine figure, deux jeunes paras en tenue léopard, une cigarette au bout des lèvres, tenaient par les cheveux, un de chaque côté, pour la présenter au photographe, comme on présente un gibier, la tête à la face tuméfiée et hagarde d'un chef de réseau F.L.N. capturé. »
Incroyable, c'est du Vidal-Naquet, ou du Henri Alleg.
Le cheval blanc, le général Jacques Pâris de Bollardière, discutant dans les rues d’Alger, avec le petit peuple, et lisant le journal l’Echo d’Alger.
Le Cheval Blanc, nous bourre le mou, il nous prend pour des crédules !!
Le 5 mars 1957, L'Echo d'Alger, faisait sa une avec la photo d'un membre du FLN, arrêté par les parachutistes, avec le titre suivant :
«
Mes 24 complices sont en prison : ne les imitez pas. »
En ce qui concerne la photo décrite par Le Chevalier Blanc, elle n'existe pas.
Il y a une photo qui lui ressemble, c'est celle d'un interrogatoire d'un tueur du FLN, par des parachutistes du 3e RCP de Bigeard.
Elle concerne l'arrestation Omar Merouane, le 14 Mars 1957 à Saint-Eugène.
C’est l’œuvre du photographe Jacques Grevin, qui travaillait par intermittence pour l’Agence France Presse Intercontinentale, elle porte la référence : 533664972.
Cette photo a été usitée, dans tous les articles sur la torture, pendant plus de 60 ans, le journal L'Express, fait partie de la longue liste d'utilisateurs.
Malheureusement, ce n'est pas les seuls mensonges du livre de la Bollardière.
La Mythologie de la 531e D.B.F.A , et de ses folkloriques Commandos noirs.
Le 13 mars 1956 se tient le premier meeting des Volontaires de L'union Française.
La liste des participants est impressionnante, on y retrouve, Roger Barberot, le futur colonel de la 531e DBFA, André Goulay, Pierre Lemarchand, Pierre Debizet, Jean-Baptiste Biaggi, Dominique Ponchardier, Mauricheau-Beaupré.
Certains feront partie des folkloriques commandos noirs, tous ces gens militent en faveur du retour du général de Gaulle.
Le 2 juin 1956, le capitaine de frégate, Roger Barberot, prononçait au congrès des anciens des services spéciaux, l'allocution suivante :
« Mes camarades, je ne suis pas de votre réseau F.F.C., mais F.F.L. ....
Maintenant, je parle aux résistants, je voudrais appuyer sur ce qui a été dit tout à l'heure et dénoncer à mon tour l'abominable confusion, qui continue à faire passer les fellagha d'Algérie pour des hommes analogues à nous dans la Résistances.
Nous n'avons jamais égorgé, nous n'avons jamais supplicié, nous n'avons jamais fait ce que les fellagha font. Je trouve qu'il est indigne que des anciens résistants et des anciens combattants puissent accepter qu'on les compare à cette soi-disant Armée de libération. »
Il conclut :
« Il est certain, et cela il faut bien se le dire, que même si l'on envoie cinq cent mille hommes de plus en Algérie, nous ferons la paix, certes, mais le problème ne sera pas réglé tant qu'au Caire, les appels au meurtre, à l'assassinat continueront. »
On connait la fin de l'histoire, Roger Barberot, retournera sa veste, c'est son choix.
Mars 1957 Arrestation Omar Melouane par le 3e R.C.P.