Le jeudi 27 Septembre 2018, la grande journaliste du journal l'Humanité, Madame Maud Vergnol titrait :
Guerre d'Algérie. Le fichier secret du millier d'autre Maurice Audin.
« Un document officiel sur les disparitions forcées durant la « bataille d’Alger » a été exhumé des Archives nationales d’outre-mer.
A partir de ce fichier, un site Internet a été lancé par des historiens et l’association Maurice Audin, en partenariat avec notre journal, pour contribuer à faire connaitre la vérité sur le sort de toutes les victimes. »
Pour illustrer cet article, nous avions de bien entendu, l’inévitable Maurice Audin, le héros Algérien.
Mais pour une fois les communistes n’avaient pas eu la primeur de ce nouveau scoop des historiens anticolonialistes.
Le 17 Août 2018, la journaliste Marie Verdier, dans un article du journal La Croix, était un peu moins affirmatif, elle écrivait :
« C’est l’histoire d’un fichier secret. Plus précisément, des restes d’un fichier secret de disparus de la guerre d’Algérie. »
Elle ajoutait :
« L’enseignant en histoire Fabrice Riceputi l’a récemment exhumé des Archives nationales d’outre-mer, à Aix-en-Provence,....."
Puis suivent dans l'ordre d'entrée en scène :
L'avocat Maurice Garçon.
Paul Teitgen, et ses 3.024 disparus.
Pierre Vidal-Naquet.
Les avocats Jacques Vergès et Michel Zavrian.
Et, on termine, par Maurice Audin , et la repentance nationale, du président Macro.
La preuve sur le disparu Maurice Audin Septembre 2018.
Avant de commencer cette page, sur ce fichier très secret, de la bataille d'Alger, il convient, par quelques lignes, prises au jour le jour, de montrer la réalité de la situation en Algérie, et plus particulièrement dans ce département français d'Alger, au dernier trimestre de 1956 et durant les deux premiers mois de 1957.
1956.
L'histoire de la ferme Sintès, à Oued Ali, près du Fondouk, commence en 1950, par le départ pour Fort de l'Eau d'Antoine Sintès, qui met sa ferme en gérance.
Le 10 Mai 1956, M. Antoine Mari, gérant de ferme Sintès, est assassiné.
Le 30 septembre 1956, M. Anglade, habitant Fort de l'eau, rend visite avec toute sa petite famille, à son frère, qui était gérant de la ferme Barnabé.
Au retour, à 2 km, du Fondouk, un pneu éclate, le père et le fils Jean-Claude descendent pour réparer. Trois musulmans surgissent armés de deux révolvers, ils éloignent madame Anglade, ainsi que les deux fillettes, puis tirent dans la tête, de M. Anglade et de son fils.
Le père survivra quelques jours, et décédera à l’hôpital de Mustapha, à Alger, M. Anglade était le beau-frère de M. Antoine Mari, assassiné en mai 1956, à la ferme Sintès.
Ce secteur était sous « la garde » du Général Paris de Bollardière, le chevalier blanc.
Le vendredi 30 novembre 1956, une bombe explose dans la maison du Rabin Haziza, et une deuxième dans la boulangerie Midoun, le bilan est de 26 morts et de 10 blessés graves. Tous étaient de confession juive.
28 décembre 1956, Assassinat d'Amédée Froger, maire de Boufarik, abattu en plein centre d’Alger
1957.
Le 1 janvier 1957, Six grenades à Alger, trois morts deux européens et un musulman.
Le 7 janvier 1957, le soldat Prudent Louis Adolphe René est tué à Maison-Carrée, il était en quartier libre.
Le dimanche 3 février 1957, deux bombes, une dans la maison de M. Sahut, et une dans la station d'essence de M. Levy. Sept morts.
Tous étaient de confession juive.
Le 7 février 1957, en réponse à une question écrite de M. Bouxom, N° 4781, le ministre résidant en Algérie, Robert Lacoste, donnait les chiffres des victimes des attentats terroristes, du 1 novembre 1954 au 31/12/1956.
Français de souches : tués 659, blessés 1.535 disparus 88.
Nombre de militaires tués : 1.773, dont 81 gendarmes, et 119 Français musulmans.
Le nombre de rebelles tués est de 17.784.
A cette lecture on peut supposer qu'il y a eu 5 fois plus de morts musulmans que d'européens, mais il n'en est rien, car en réalité à population égale, les chiffres ne sont pas de 659 tués, 1535 blessés, et 88 disparus, mais de 6.590 tués, 15.350 blessés, et 880 disparus, soit dix fois plus.
Alger le 8 Février 1957.
A grand renfort de tambours et de trompettes, en septembre 2018, les deux Pieds-Nickels de services, j'ai nommé Madame Malika Rahal et le grand historien Fabrice Riceputi, nous présentaient le nouveau site sur les disparus de la Bataille d'Alger.
Fabrice Riceputi avait trouvé un fichier secret, dans les Archives Nationales d'Outre-Mer, ANOM.
Vous avez dit Bizarre, comme c'est bizarre.
Dans ce fichier figurent les noms des disparus, bien entendu victimes des parachutistes lors de la bataille d'Alger.
Ce scoop n'est pas nouveau.
En mars 1957, dans un article paru dans la revue Démocratie Nouvelle, un des avocats des Guerroudj, Maitre Bruguier Michel, avocat communiste, nous parlait des avocats arrêtés, des disparus, et des suspects abattus par les parachutistes.
Il écrivait :
« C'est également, le 13 février que Maitre Ali Boumendjel et Maitre Mahdeddine Djender sont arrêtés par les hommes de Massu.
Maitre Boumendjel d'après la presse d'Alger, tente de se suicider.
Transcrivons par ailleurs, sans rien y ajouter les propos tenus par le colonel Fossey-François, commandant le 2° R.C.P.
« Depuis le 19 janvier, les bérets rouges du 2° R.C.P. ont détruit 10 cellules représentant environs 250 membres du FLN, Tueurs, propagandistes, chefs politiques, et collecteurs de fonds, qui ont été abattus ou capturés....... »
C'est le fameux point de presse dont on nous parle en 2018 et en 2021.
L'avocat communiste voulant argument ce point de presse écrit :
« Ouvrons enfin, au hasard, le Journal d'Alger du 7 mars 1957, en page 3, nous lisons les deux titres suivants :
Bagdad-le-Chinois abattu alors qu'il tentait de s'enfuir. L'assassin de M. Jean Garcia abattu par les paras alors qu'il tentait de s'enfuir.
Incarcéré depuis le début de février, le premier nous explique-t-on, conduisait ses gardiens à une cachette d'armes. Quant au second, il s'agissait de reconstituer sur place le meurtre qu'on lui reprochait. »
Maitre Michel Bruguier concluait ce paragraphe par la phrase suivant :
« Voilà du moins deux hommes dont le dossier n'aura pas à être soumis au tribunal militaire et dont le président de la République n'aura pas à étudier le recours en grâce. »
Quel sacré menteur ce Michel Bruguier .
Alors, ouvrons l'Echo d'Alger à la date du 16 janvier 1957 :
En gros titre : Arrestation du tueur Ali aux yeux bleus, qui a assassiné, ou a été le complice de l'assassinat de ces sept personnes :
Ses victimes :
- Emile ATLAN - Vincent DE CRESCENZO - Antoine DI ROSA - Jean DI ROSA - Jean GARCIA - Julien RAKOWSKI - Mme A. RICHARD
Puis, celui du 8 février 1958 :
Mohamed Oudelha, connu sous le pseudonyme d'Ali aux yeux bleus, condamné à mort par le tribunal militaire, le 17 Août 1957, a était exécuté ce matin dans la cour de la prison.
Quant à «Bagdad-le-Chinois », le journal Combat du 23 février 1957, précisait :
« A Alger, les parachutistes et policiers poursuivent leurs opérations contre les organisations du FLN. L'arrestation de Bagdad « Le Chinois » a permis de capturer Mamiche Abderrahmane, dit « Rouget » membre de la bande d'Ali La pointe. « Rouget » appartenait au milieu algérois où le FLN a recruté un certain nombre d'hommes de main. »
Peut-être que Maitre Bruguier, voulait parler de Bud Abott et de son ami Fatahine, abattus dans le dos par Ali la Pointe en 1956....
A partir de ce genre de récit, notre prophète Benjamin Stora « historise » le récit, et quelques mois plus tard, notre Président Emmanuel Macron, ira se prosterner dans la casbah d’Alger, pour demander pardon au nom de la France, à la veuve d’Ali aux yeux bleus !!!!!
Alger le 16 Janvier 1957.
Le 9 Janvier 1958.
Le journal « La Croix » publiait une liste de neuf noms, et, laissait entendre que ces neuf musulmans, portés disparus avaient été en fait «liquidés » par les parachutistes.
Dr Asselah ,Abbour Azzedine, Khelifi Mohamed et Rebain Rabah.
Kadri Ali et Baba - Ali - Turqui
Khemissa Saïd
Yataghane Saïd
Meslem Mahieddine
Or, après enquête, il se révéla que les quatre premiers, Dr Asselah, Abbour Azzedine, Khelifi Mohamed, Rebain Rabah, avaient une identité inconnue.
Kadri Ali et Baba - Ali - Turqui n'avaient jamais été appréhendées par la police ou par l'armée.
Khemissa Saïd, assigné à résidence. Il avait lors de son arrestation, fourni des renseignements, qui avaient permis la découverte d'une cache d'armes à Beni-Fouda. il avait été abattu à la suite d'une tentative d'évasion du centre de rétention.
Yataghane Saïd avait été appréhendée au cours d'une rafle et remise en liberté dans les vingt-quatre heures qui avaient suivi.
Meslem Mahieddine s'était enfuie à la sortie de l'hôpital Mustapha d'Alger et n'avait pas été reprise par les forces de l'ordre.
Le journal « La Croix » ne donnait aucune information, sur les dates et de lieux de naissance, sur les domiciles, ni aucune information figurant sur les fiches SLNA publiés par notre célébre historien.
On retrouve, cet article du journal La croix, dans un livre paru en 1968, sous l e titre : « L'Eglise et l'Algérie » de Jean Boisson.
Parmi les lettres publiées, on trouve celle d'un révérent père, qui se plaint des positions prises, par Monseigneur Duval, et celle du journal La croix.
Il conclue :
« Ainsi fut-il révélé officiellement, que des renseignement rapportés sans contrôle par « La Croix » étaient faux. Ils lui avaient été fournis par un avocat d'Alger, Maitre Popie, qui entretenait d'étroites relations avec les milieux proches . des nationalistes algériens .»
Fiche SLNA de Khemissa Saïd !!!!.
Nous reviendrons pour détailler, ligne par ligne, cette fiche issue du fichier secret de notre enseignant en histoire Fabrice Riceputi.
En 1959, le faussaire Vidal-Naquet, nous gratifiait de son fameux, Cahier vert expliqué, préface du livre
« Le Cahier Vert », parut en 1959, écrit par les trois clowns avocats : Vergès, Zavrian, Courrègè.
Dans ce livre, on découvrait la liste des cent-soixante-quinze cas de disparus, comme le précisait le faussaire dans sa préface.
Dans cette préface de 29 pages, on découvre sept noms de disparus.
Les voici, dans l’ordre de la préface :
Bechar Abdelkader, Barkat Abdelkader, Safdi Khaled, Mohamed Sefta, juge a Mahakna
Omer Djegri dit Simon, Beraouala Khaled dit "l'Oranais", Bouaziz Abderrhamane.
Malgré de nombreux jours de recherches, je n'ai retrouvé, aucune trace de ces noms dans aucun des documents d'époque.
Trois des noms de disparus figurent dans le livre « La Question », ils ont été cités par Ahmed Akkache, lors du procès du PCA, les autres figurent dans la brochure « J’accuse » éditée par le comité Audin et consort en 1958.
Histoire la plus extraordinaire est celle Beraouala Khaled dit « l'Oranais ».
Le faussaire écrivait dans sa préface :
« Beraouala Khaled dit l'Oranais :
Arreté le 10 mai 1957.
Mort le 13, noyé, cadavre rejeté par la mer.
Le 18 mai enquête, la commission de sauvegarde est en Algérie.
Les militaires avouent …. »
Enfin, c'est ce que Vidal-Naquet écrivait.
J'ai sous les yeux, le premier compte-rendu de la visite faite en Algérie du lundi 17 juin 1957 au Vendredi 21 juin 1957, par les professeurs Richet et de Vernejoul, et le général Zeller,
membres de la première équipe de la commission de sauvegarde.
Le faussaire écrivait également, que le 19 Juin 1957, le général Zeller avait demandé que l’on lui présente Maurice Audin….
Dans les comptes-rendus du général Zeller le 19 juin 1957, la commission de sauvegarde, visitait le camp de triage de Rivoli dans le secteur opérationnel de Mostaganem.
C'était un sacré faussaire, ce Vidal-Naquet !!!
En Janvier 1960, Nils Andersson publie « La Pacification », livre signé du nom de Hafid Keramane. Je ne suis pas sure que Keramane ai écrit une seule ligne de ce livre, c'est sans doute Maspero, et les intellectuels de gauche.
Dans ce livre, il y avait un chapitre sur les disparus de 1957.