ALGERIE - 1954 - 1962




 

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  • Jean Le Meur, 26 ans, fils de paysans bretons catholiques, professeur de lettres et politiquement intellectuel défaitistes.

     
    • C'était le début d'une lettre adressée par
      le S/Lieutenant Le Meur, du peloton 803, des EOR de Cherchell, promotion du 6 Janvier au 16 juin 1958, 413 élèves reçus sur 436.
       
    • Elle est parue dans la revue L'Esprit, de Jean-Paul Sartre, en décembre 1959, dans un article qui s'étalait sur trente-quatre pages, sous le titre de :
       
          Histoire d'un acte responsable, le cas Jean Le Meur, par Le Meur.

           
  • Mais, dans cette première phrase, il manque un adjectif,  celui de  Menteur.
     
  • Par un miracle, bien connu de la clique du comité Audin, cet article figurera également dans Témoignages et Documents, N° 19 de Décembre 1959.


  • Témoignages et Documents, N° 19 de Décembre 1959.

    Témoignages et Documents,  N° 19 de Décembre 1959

     
  • Revenons à l'article de L'Esprit.
     
    • La préface de cet article était de Jean-Marie Domenach.
       
    • L'article débutait par une lettre de Paul Bouchet, avocat des militants Algériens, et avocat de Jean Le Meur, datée du 9 Juillet 1959.
       
      • Maitre Bouchet écrivait :
         
            « Il est à noter cependant, que le Parquet Militaire n'avait pas osé
              retenir la qualification, de Refus d'obéissance en présence de rebelles, passible de la détention à perpétuité. »

             
      • Comment peut-on parler de rebelle, alors que notre poltron, n'en n'a jamais la queue.
         
  • C'était son droit de refuser de porter les armes, mais on n'a pas le droit de mentir, pour justifier son geste.
     
  • Je rassure les Pieds Nickelés,
    spécialistes du copier/coller, et les prophètes de la guerre d'Algérie, je vais démontrer preuves à l'appui, les mensonges de M. Le Meur Jean.
     
  • Dans l'article de L'Esprit, suivait une lettre de Jean Le Meur à l'équipe de l'Esprit en date de Juillet 1958,
    elle contenait la lettre de démission adressée par Jean Le Meu au Ministre de la Défense Nationale, en date du 6 Juillet 1958.
     
    • En voici deux extraits choisis :
       
        « A notre retour de permission,
          pour un stage de jeunes bâtisseurs de l'Algérie nouvelle et française, on nous annonce la bonne nouvelle. »

        « Avec nous, durant le stage d'une semaine que nous venons de subir, il y avait une trentaine de sous-lieutenants,
          qui reviennent du bled et qui parlaient tout naturellement de tortures, d'exécutions de prisonniers.
          Cette guerre n'inspire à ceux qui la font que le mépris et la haine du bougnoul, et aussi des Pieds noirs d'ailleurs. »

         
  • Premier mensonge.
     
      • M. Le Meur, tente de démontrer, qu'il avait suivi un stage de formation pour les centres de jeunes bâtisseurs, je le cite :
         
            « J'ai choisi l'Encadrement (chantiers, centre de formation de jeunesse), en me jurant bien d'y réserver ma liberté,
              de ne pas m'asservir à l'Algérie Française, à la politique des comités de salut public, et avec le secret espoir,
              combien clairvoyant, d'échapper ainsi à l'emprise militaire. »

             
      • Par les hasards des différentes recherches, j'avais récupéré des documents contenant des noms des participants, aux différentes promotions
        de l'école militaire de Cherchell, dans la liste de la formation 803, il y avait entre autre, des personnages connus, où médaillés.

         
      • C'est le cas de M. Vladimir Volkoff.
         
          « Les cinq mois que je passai à l'école de Cherchell furent d'autant plus durs que le commandement veillait à notre entraînement physique.
            Je sortis du stage, dixième aspirant, c'est à dire dans un assez bon rang.
            Le 7 Juin 1958, mon chef de section passa à ma patte d'épaule gauche le galon qui faisait de moi un sous-officier, mais en réalité un officier.
            Il fallait maintenant choisir une affectation parmi celles qui nous étaient offertes, mon rang me laissait une grande liberté.
            Je finis par choisir l'Encadrement de la jeunesse algérienne.

            Au retour de permission, nous autres, les premiers aspirants de la promotion, qui avions eu à choisir entre les meilleurs postes,
            il ne nous restait plus que ceux dont personne n'avait voulu.

            C'est ainsi que, ayant pris, presque au hasard,
            le 22e régiment d'infanterie coloniale, qui gardait la frontière marocaine, je suis devenu marsouin. »


           
    • Etrange,   M. Vladimir Volkoff, ne nous parle pas de stage de formation pour les centres de jeunes bâtisseurs.


  • Taberdga   La Gendarmerie.

    Algérie 1956 Taberdga Gendarmerie.


     
  • Je ne sais pas si, M. Le Meur Jean faisait partie des premiers aspirants de la promotion, mais il convient de rectifier la réalité des choses.
     
      • Ce n'est pas le Général Salan, qui a changé d'avis, en juin 1958, mais c'est le gouvernement du général De Gaulle,
        qui avait décidé de réduire progressivement la durée du service militaire, à 24 mois, Il voulait réduire les dépenses militaires.
         
      • C'était ajouté à cette décision, le proche départ d'Algérie, de toute une promotion de Saint-Cyr,
        la promotion 141 de 1954-1956, celle du Lieutenant-Colonel Dimitri Amilakvari, forte de 600 Saint-Cyriens.
        Elle doit rejoindre la métropole, pour une formation dans le cadre de l'OTAN.
         
      • C'est pour ces raisons,
        que les centres de jeunesses ont été repoussés de quelques mois, car le général en chef risquait de manquer d'effectif d'encadrement.

         
  • Avant de poursuivre, la suite de l'article de l'Esprit, il est clair que la lettre de Jean Le Meur à la revue L'Esprit,
    n'a jamais était écrite en Juillet 1958, mais, je pense plutôt après le 20 Août 1958, mais nous y reviendrons plus loin.

     
  • La première lettre de l'article de L'Esprit, est datée du 29 Août 1958.
     
    • Kheirane, le 29 Août 1958.
       
        « Chers parents,

          Je voudrais répondre aux objections de papa, qui sont très fortes, parce que je tiens
          tout particulièrement à me justifier devant vous et je souhaite vivement être appuyé sans réticence par la maison....

          J'ai participé à une opération d'une semaine, entre Seiar, Guentis et Taberdga. Trois ou quatre bataillons.
          On a accroché une bande qui a laissé une vingtaine de victimes, deux mitrailleuses, un F.M., des fusils et P.M.
          Sur le réseau radio, on entendait le commandant d'une unité dire et répéter : « je ne veux pas de prisonniers

          Et, on les balançait du haut de la falaise dans le fond de l'oued.... ».

         
  • Bizarrement, dans la chronologie des lettres qui pourtant est croissante, on trouve un petit morceau de cette lettre qui commence ainsi :
     
    • Seiar, le 22 Août 1958.
       
        « Accalmie dans une opération. ...
          Quand j'ai appris à mes soldats que ces gens vivaient avec l'équivalent de 30.000 francs par an, qu'ils se contentaient de biscuits de guerre....
          En réalité le poste militaire est une cellule isolée, on n'a que des contacts très clairsemés avec la population.

         
    • Kheirane (Sud de Khenchela), le 1 Septembre 1958.
       
        « Il y a 15 jours, j'ai relancé mon histoire, en leur disant que j'étais vraiment irréductible.
          Dans une quinzaine de jours l'affaire approchera de son dénouement.
          J'ai eu la veine de tomber ici sur un chef de bataillon compréhensif,
          il m'a donné à commander une section de half-tracks qui a uniquement des missions de protection......
          Le I/94e RI, où je suis, est une unité ordinaire d'infanterie.
          Il y a un mois une sévère embuscade à fait une dizaine de victimes......

         
    • Khenchela, le 17 Septembre 1958.
       
        Philippe,
          Hier soir à dix heures, j'ai entendu des hurlements dans un baraquement proche.
          Je suis sorti pour voir, c'était ce que tu penses. Un «interrogatoire » dans une pièce voisine.
          Une douzaine de gendarmes regardaient le spectacle de l'extérieure.

         
    • Khenchela vendredi 19 septembre 1958.
       
        J'ai quitté Kheirane, mon bataillon et ma section, et je suis ici depuis quinze jours sous la garde des gendarmes mobiles,
        qui me conduiront à ma nouvelle destination, direction le tribunal militaire.... »


         
  • C’est une suite de dates et de lieux, avec toujours les mêmes récits de torture et de génocide, dignes d’un Bonnaud ou d’un Pucheu,
    nous allons maintenant comparer ces « lettres » à celles adressées à son ami du lycée Louis Le Grand.
     
  • On cherche vainement sur la photo ci-dessous, les baraquements, où a eu lieu l’interrogatoire.


  • Khenchela   La Gendarmerie et L'Eglise.

    Algérie 1956 Taberdga Gendarmerie.


     
  • Si on suit attentivement sa chronologie,
      le 6 juillet 1958, il écrit sa lettre de démission, courant juillet 1958, il écrit à Jean-Paul Sartre, vers le 15 Août 1958, il parle d’une opération
      d'une semaine, où on balançait les prisonniers du haut de la falaise, mais, dans sa lettre du premier septembre il indique que le 15 Août,
      il a récidivé, donc l'opération a eu lieu vers le 8 Août 1958.
      Et, enfin, le 17 Septembre à Khenchela, il assiste à un «interrogatoire », avec douze gendarmes.
       
  • Avec ces éléments, il est pratiquement impossible de vérifier les écrits de M. Le Meur Jean, les seuls que l'on peut facilement vérifier sont :
     
    • Les morts de l'embuscade, une dizaine, en réalité, c'est quatre morts, le 20 juillet 1958, à Chebla, situé à quelques kilomètres de Kheirane,
      et, à 80 km de Khenchela. il s'agit des soldats Clauss, Mace, Millecamps, Deltenre, de la 3e compagnie du I/94e RI.
       
    • La date de l'opération avec les trois ou quatre bataillons, dont le I/94e RI.
       
      • Le bulletin officiel des armées nous indique, le I/94e RI unité combattante du 14 décembre 1957 au 10 mars 1958,
        du 3 juin 1958 au 2 juillet 1958, du 7 novembre 1958 au 11 mars 1959.
         
  • M. Le Meur nous a menti, son bataillon n'était pas
    une unité combattante en Août 1958, c'est à dire, qui ne participait pas aux opérations de bouclage, organisées par l’Etat-Major.
     
  • C'est en travaillant sur les SAS, que j'ai retrouvé notre professeur de lettres,
    et, qu'elle n'a pas été ma surprise en découvrant des lettres écrites par notre sous-lieutenant, pas très courageux.
     
  • Ces lettres ne figurent pas dans l'édition de L'Esprit de décembre 1959.
     
  • C'est un chef de SAS, ami d'avant l'armée,
    de M. Jean Le Meur, qui présentant son parcours des années 1958 à 1960, dans sa vie, dans sa formation militaire,
    dans les diverses SAS, et qui en fonction de sa propre chronologie, insert dans son récit les lettres de son ami Jean Le Meur.

     
  • Quelle surprise, car sur certains points, surtout la torture, le génocide des Algérien, et la chronologie, il y a de grandes différences,
    entre les lettres à son ami, et, le récit de Jean-Paul Sartre.
     
  • La première commence ainsi :
     
    • 14 Juillet 1958, Taberdga, dans les Nementchas. Anniversaire de la prise de la Bastille.
       
        « Mon cher petit. On ne peut pas dire que tu sois bien causant, ou que tu aies la plume prolixe…
          Je suis passé à Valence pour une permission de 10 jours....
          Sous-lieutenant, comme il se doit, promis à une brillante carrière, mais j'ai le malheur d'avoir des idées, et cela m'a conduit à des bêtises.
          Depuis longtemps, je disais avec Guy Mollet, que cette guerre était imbécile et sans issue.
          J'ai envoyé au ministre de la défense nationale, ma démission....
          Le commandant Marey, commandant l'école militaire de Cherchell,
          m'a collé 15 jours d'arrêts de rigueurs, le colonel commandant le 94e RI, où je suis affecté, m'a collé 15 jours de plus.
          Ce qui fait qu'aujourd'hui et les jours qui suivent je suis assigné à résidence dans ma chambre. »

         
  • OUI, nous sommes bien le 14 juillet 1958.
    • Pas de stage de jeunesse, pas de torture, pas de génocide des algériens.
       
  • Puis, suit la description du secteur de Taberdga, et un paragraphe philosophique sur les colonels de l'Armée Française, et, il termine par :
      « Fais-moi part de ce que tu deviens, de ce que tu penses. J'ai besoin de tout ce qui peut me relier à la vie, au monde, à l'intelligence.
        Vale et gaude   Jean Le Meur S/Lt S.P. 86.966 AFN

       
  • Il joint une photo de Tabergda, avec ce commentaire.
      « Un aspect écrasé de Taberdga,
        en réalité la vallée de l'oued est vertigineuse, levillage est dans la boucle au deuxième plan, au fond mosquée et bordj. »

       


  • Taberdga 1959 Le Bordj des commandos de chasse du 94e RI.

    Algérie 1959 Taberdga bordj des commandos 94e RI.


     
  • Je rassure les Pieds Nickelés, l'ami de Jean Le Meur, n'est pas un partisan de l'Algérie Française, je pencherai pour le contraire,
    compte tenu de ses témoignages oraux, sur des massacres qui auraient eu lieu à Morsott, en 1958, nous y reviendrons un peu plus loin.
     
  • Revenons à notre Sous-Lieutenant.
     
    • Si, on prend on compte la chronologie de cette lettre, il est aux arrêts de rigueurs à Taberdga, au moins, jusqu'au 8 Août 1958,
      et, avec la lettre suivante, il ne reste plus rien, pour la fameuse opération de 8 jours.
       
    • La lettre suivante est datée de Kheirane, le dimanche 10 Août 1958.
       
        « Cher petit.
          Merci de ta lettre qui ne me paraît pas d'homme heureux...
          Le Ministre a refusé ma démission, comme il fallait s'y attendre....
          Maintenir les Algériens dans les griffes de Massu, Sérigny, Lagaillarde, je ne veux pas faire ce boulot,
          il n'y a pas plusieurs manières de l'éviter....

          On m'a envoyé au 1/94 RI au sud des Aurès, pas très loin du désert.
          Kheirane est une palmeraie au fond d'oued, le secteur est calme, je dors dehors sous les étoiles, les nuits sont chaudes à l'intérieur,
          les jours aussi du reste, de midi à cinq heures on ruisselle à ne rien faire, les gars jouent aux boules, à la belote......
          Il y a une quinzaine de jours une des compagnies du bataillon a perdu 9 morts dans une embuscade... »

         
    • Il termine sa lettre par :
       
        « Dis-moi ce qui se passe, ce que tu deviens, tu parles trop par allusions.
          Vale et gaude Jean Le Meur S/Ltd CCAS SP 86580.
          On vous prépare de « bonnes » élections,
          avec des oui, comme dans les démocraties populaires, sauf accidents, mille bons jours à tous les copains. »

         


  • Lettre du 10 juillet 1958.

    Algérie 1958 lettre de jean Le Meur.
    Algérie 1958 lettre de jean Le Meur.