Le 1er Novembre 2020, pour fêter l'anniversaire de la Toussaint rouge, le service public, nous présentait pour la centième fois, un documentaire sur l'Algérie, qui donnait la parole aux appelés.
Et, parmi les rappelés, il y avait l’éternel Stanislas Hutin, dont j'avais lu quelques passages de son journal de bord, paru dans le livre de Vidal-Naquet, Les Crimes de l'Armée Française, ce dernier ayant réalisé, comme à son habitude, un copier/coller, d'un document édité en 1957, par le comité de résistance spirituelle, crée par Robert Barrat, intitulé : Des rappelés témoignent.
On peut admettre qu'en 1957, il était impossible de vérifier le contenu du journal du R.P. Stanislas Hutin 1955-1956, mais en 2020, le plus ignare des journalistes, peux en quelques clics, avoir une idée, de la réalité de ce journal de bord, qui nous relate les massacres et les tortures de l’Armée Française.
Dans ce documentaire, nous avons eu droit, aux mêmes bobards, qu'en 1957 :
« J'ai d'abord cru que c'était les chacals, mais c'était le gosse que l'on torturait... ».
A la question, Stanislas Hutin fait-il parti des menteurs des évènements d'Algérie ?
La réponse est indéniablement :
OUI, Stanilas Hutin, est comme Salem-Alleg, le héros Algérien, un sacré menteur.
Brochure du Comité de Résistance Spirituelle Mars 1957.
Le révérend père Hutin, 62 ans plus tard, nous racontera ces mêmes bobards.
ll apportera la bonne parole dans les Lycées de France, et racontera, avec la bienveillance de l'éducation nationale, la torture , de ce jeune garçon de quatorze ans, toute une nuit, par l'armée française.
J'entends déjà hurler, les Pieds Nickelés, spécialistes du copier/coller, j'ai nommé Michel Dandelot, la LDH de Toulon, les 4ACG, les comiques de la Fnaca, sans oublier les deux prophètes de la Guerre d'Algérie, Raphaëlle Branche, Benjamin Stora, et les apôtres, que je traite tout le monde de menteur, mais contrairement, à cette bande clowns, moi, j'apporte des preuves, que le plus ignare des journalistes, peux en quelques clics, découvrir sur le site des Armées.
Dans la brochure du Comité Résistance Spirituelle, Stanislas Hutin, alias, Robert Barrat écrivait :
« 23-02-1956 - Khenchela.
Nous voici au pied de l'Aurès. J'attends de rejoindre ma compagnie qui se trouve à 70 kilomètres dans la montagne. J'ai quitté Demma, le cœur gros, le matin du 18, j'ai fait au gosses une grande distribution de savon........ »
Ayant travaillé sur Khenchela, je sais, qu'en octobre 1955, et surtout en février 1956, et après, que ce secteur était sous le commandement des légionnaires, plus exactement de la 13e DBLE, sous le commandement du Lieutenant-Colonel Rossi, qui avait défilé dans Alger, le 14 juillet 1955.
Stanislas Hutin n’était pas légionnaire.
Il avait fait son service militaire à Madagascar, sans doute dans un régiment de tirailleurs sénégalais, et, il faisait partie des maintenus de la classe 1954-1, conformément au décret 28 Août 1955.
Depuis plus de 62 ans, aucun journaliste ne lui a posé cette simple question : « quel était votre régiment ? ». C’est étrange.
Il nous reste son texte de 1957, les nombreux documentaires où, il figure, et, la multitude interviews, où, il nous narre la torture du jeune de quatorze ans.
Dans le passage sur son arrivée à Khenchela, il nous parle de Demma, et des enfants qu’il a laissé.
En relisant son carnet, on trouve à la date du 15 janvier 1956, ce paragraphe :
« Nous somme à 11 kilomètre d’E….., pays pauvre, oliviers, chêne-liège, grosses propriétés appartenant à des Français de la métropole, il y a pour un mois de travail par an dans ce pays… »
Un peu plus loin, nous avons-nous :
« Nous sommes sur la route, on passe par E… et on va vers C… »
J’ai de bien entendu, pas reproduit toutes les pages, sur les massacres, les viols, et les tortures.
Nous y reviendrons un peu plus loin.
Le Secteur d'El-Milia.
Oui, il y a bien un djebel El-Djennah, dont le sommet, côte 701, a été le PC du colonel Bigeard, pendant ce mois de février 1956.
Djebel El-Djennah, c’est le massif de Collo, il est connu pour sa production de liège.
Sur la Nationale N43, qui part de Ziama-Mansouriah, passe à Djidjelli, et va jusqu'à Philippeville, il y a bien E…, c’est-à-dire El-Milia, qui se situe au bout de la nationale N27 qui va à C.... c’est-à-dire Constantine.
D'ailleurs, dans un documentaire de la cinémathèque de Bretagne, on retrouve son passage à El-Milia.
Le Massif de Collo, c'était pour l'année 1955 et 1956, le domaine unique pour deux régiments :
Le 15e Régiment de tirailleurs Sénégalais,
qui deviendra 75e RIMa, le 1er décembre 1958, et sera dissous 1er décembre 1962, ce régiment restera dans ce secteur jusqu’en 1962.
C'est le 3 juin 1955, que le 15e RTS enregistera son seul et unique mort pour l'année 1955, il sagit du Sergent Lauriac Maurice, mort pour la France, près de La Calle département de Constantine.
En 1956, il n'y aura aucun mort, ni bléssé.
Le 51e Régiment Infanterie, dont le troisième bataillon s’installe à El-Milia, ce régiment était également présent au Maroc et en Tunisie.
A El-Milia, le III/51e RI, qui s'installe dans ce Secteur, en Août 1955, remplace les parachutistes.
Secteur d'El-Milia.
C'est un vaste secteur, qui va El-Hanser à l'ouest, jusqu'à Ain-Khechera à l'Est, de Garem au Sud, jusqu'à la mer au Nord.
Comprise dans le grand arrondissement de Constantine, le plus étendu et le plus peuplé d'Algérie, la commune mixte d'El Milia couvre un vaste espace (90 000 hectares) et englobe une population musulmane, plus écrasante dans sa majorité que partout ailleurs, au recensement quinquennal de 1954, 96 200 musulmans coexistent avec à peine 400 Français européens, concentrés dans les centres et fermes d'El Milia, Catinat et Arago.
La 13e compagnie s'installe dans un ancien dépôt de lièges de plus de 100 mètres de long. La maison du gérant devient le PC des officiers.
La mission principale dans cette fin année 1955, c'est la sécurité des biens et des personnes, et d'empêcher les rebelles de détruire les points sensibles, il faut surveiller les ponts les routes, et assurer la sécurité des fonctionnaires des Eaux et Forêts qui étaient menacés en permanence.
Les premiers morts dans des embuscades ou par accidents sont :
Soldat Artigas Jean le 29/09/1955 Soldat Bojkowsky Joseph Jean le 30/09/55 sur la route d'El-Milia à Ain Kechera Caporal Deleuze Marcel le 22/08/1955 à El-Milia Soldat Lesaulnier André Paul Désire le 23/08/1955 à El-Milia Soldat Nivot Roland Edmond le 20/08/1955 à Collo.
Le livre de Robert Davezies 1959.
Alors, qui était ce Stanislas Hutin.
Il était lié à la Mission de France, ayant été séminariste, il témoignera lors du procès de Robert Davezies, le 9 janvier 1962, d’après ce dernier, il serait né le 7 Septembre 1930.
La Mission de France, une institution atypique, crée, en 1941.
La Mission de France se donne pour vocation d’évangéliser les régions de France les plus déchristianisées. Un séminaire est alors ouvert à Lisieux, où une formation originale se met progressivement en place. On y lit Hegel et Marx, Combat, Libération, L’Humanité.
On y retrouve :
Jean-Claude Barthez, Bernard Boudouresques, Christian Corre, Robert Davezies, Jobic Kerlan, Pierre Mamet, Jean Urvoas…
L’Algérie n’est pas une terre inconnue pour certains d’entre eux puisque l’institution y a, depuis 1949, des équipes, à Hussein-Dey, sur le port d’Alger et à Souk-Ahras.
Jean Urvoas a été, de décembre 1953 à février 1954, ouvrier en Algérie dans une briqueterie de Maison-Carrée, dès le printemps 1955, il organise son propre réseau d’aide au FLN en hébergeant des militants et en leur procurant des papiers d’identité.
Jean-Claude Barthez, est vicaire dans la banlieue d’Alger, il héberge les membres du FLN,
il sera arrêté en mars, en pleine Bataille d’Alger, pour avoir caché une ronéo destinée à imprimer des tracts pour la résistance algérienne. Il est jugé lors du procès dit des chrétiens progressistes, le 22 juillet 1957, à Alger, et condamné à six mois de prison avec sursis.
Jobic Kerlan est nommé à Hussein-Dey, il aide lui aussi les nationalistes algériens. Il sera lui aussi condamné, le 3 juin 1960, à 5 ans de prison avec sursis.
Les prêtres de la Mission de France créent avec Robert Barrat, Madeleine Collas, Jean-Marie Domenach, Paule Mounier, Elia Perroy, André Philip, René Rémond, Paul Ricoeur, etc. Un Comité de résistance spirituelle.
La publication de la brochure Des rappelés témoignent…, en mars 1957 fait partie de la campagne contre l’Armée, elle engagement la responsabilité des prêtres de la Mission de France.
J'ai recherche, dans tous les écrits, dans tous les films, dans toutes les interviews, dans toute les vidéo, le régiment de ce fameux Stanislas Hutin, rien, sauf une seule fois, il déclarait, qu'il avait fait son service militaire à Madagascar, avant son rappel, en Septembre 1955.
Stanislas Hutin, n'a passé que cinq mois en Algérie, dont plusieurs mois comme instituteur au Bled, vers El-Milia, plus exactement à El-Djennah, il a d'ailleurs fait quatre photos, de très mauvaise qualité, mais prouvant bien qu'il avait fait l'instituteur au bled.
Avec son livret militaire, on aurait la preuve qu'il a menti, mais je ne l'ai pas, et personne ne lui a réclamé pendant ces 65 ans de mensonge sur les tortures de l'armée français.
Une des photos prise par Stanislas Hutin (Vidéo 2007).
Alors, revenons à son texte de 1957.
C'est à la date du 23 février 1956, qu'il arrive à Khenchella, soit moins de quinze jours avant sa libération militaire.
Je passerai sur les tortures, sur les bandes rebelles bien armées et très bien organisées.
Dans son carnet de bord, à la date du 23 février 1956, il écrivait :
« Nous sommes donc mutés à Khenchela, pour remplacer un régiment de tirailleurs marocains qui a eu plus de cinquante désertions en un mois….. Deux jours avant notre arrivée, 7 morts et deux disparus, (dont un séminariste) dans une embuscade. Les légionnaires ont aussi subit de grosses pertes. »
Oui, il y avait bien un régiment de tirailleurs Marocains à Khenchela, le 7° R.T.M., qui a été remplacé le 20 février 1956, mais pas par un Régiment d’Infanterie Coloniale, mais par le 1er R.C.P.
A la date du 18 février 1956, on enregistre l’enlèvement de trois militaires , du 7 RTM, à Khenchela, sans signaler , la moindre désertion d’élément musulmans, ce régiment sera affecté aux F.F.A.
Oui, ce 21 Février 1956, il y eu beaucoup de morts, mais, M. Stanislas, alias Robert Barrat, mélange adroitement deux évènements, le remplacement du 7° R.T.M. et l’embuscade du 21 février 1956, qui fit 21 morts, dans les rangs du 51° RI, et du 8ème L.G.M., peloton de gendarmerie mobile, qui ne s’est pas déroulé à Khenchela, ni même à Bou-Hamama, mais à El-Milia.
Comment, un simple militaire, même séminariste, pouvait–il être informé de l’affaire du 7° R.T.M. et de son remplacement par le 1er R.C.P.
Encore un mensonge de notre ami Stanislas, mais ce n'est pas le plus important.
Une briqueterie incendiée par l'ALN Février 1956.
Toujours dans son carnet de bord, dans les pages du chapitre, « J'ai d'abord cru que c'était les chacals, mais c'était le gosse que l'on torturait... », figurent les trois phrases suivantes, pour la seconde, il là situe après le 11 mars 1956, et la troisième le jour de son départ de X., qui est sans doute Bou-Hamama.
« 7 Mars 1956. Avant-hier, branle-bas de combat dans le camp, deux camions de para sont tombés dans une embuscade. Un sous-lieutenant et un para sont déjà morts. Notre section s’équipe et attend.
L... de la CCS m'a affirmé, que le jour de l’embuscade, qui a fait six morts chez nous, il y avait six prisonniers, ils ont été tués dans une corvée de bois.
En descendant de X…, j’ai remarqué, entre Edgar-Quinet et Khenchela, un certain nombre de mechtas brûlés. Je me suis renseigné : huit jours avant, un convoi de paras est tombé dans une embuscade à cet endroit ; deux paras ont été tués. Les renforts sont arrivés et comme les coups de feu étaient partis d’une maison. Ils y ont mis le feu ainsi qu’aux autres.»
Oui, il y a bien eu deux morts, le 5 Mars 1956, dans la région Aïn-Guiguel, à environ 10 kilomètres de la base de Bou-Hamama, à vol d’oiseau.
Mais pas dans une embuscade, les deux parachutistes du 1er RCP sont morts en montant à l'assaut des rebelles.
Le Sous-lieutenant Guy Adolphe Marie Lallemand, décédera le jour même des suites de ses blessures à Bou-Hamama. Le caporal Gerodel Michel sera tué sur le coup.
Le Sous-lieutenant Lallemand, était le frère du futur aumônier parachutiste Yannick Lallemand, et, le fils du colonel Adolphe Lallemand, venu de Tunisie, pour les obsèques, en présence des généraux Vanuxem, Gambiez, Le Carpentier de Saint-Opportune, et du colonel Mayer.
A la fin du chapitre, « J'ai d'abord cru que c'était les chacals..», nous trouvons deux pages sous le titre, « nous allons venger nos morts », qui contiennent des détails sur certains paragraphes du carnet de bord.
Je ne citerai que ceux concernant l’embuscade du 24° R.I.C., du 12 mars 1956. M. Stanislas écrivait :
« 12 mars — Le plus gros pépin du séjour.
Notre section part sur renseignement, à plus de six kilomètres du camp, dans un repaire présumé.
Au retour, nous sommes attendus, encerclés. Pendant deux heures et demie la bataille fait rage.
On nous somme de nous rendre. Le lieutenant n ' a pas voulu que nous prenions un poste de radio ( il ne marchait pas ) . Deux sergents s’échappent pour prévenir le camp.
Est-ce le renfort qui arrive ? Les rebelles décrochent.
Nous avons six morts et trois blessés graves. »
Oui, il y a bien eu une embuscade, le 12 mars 1956, qui concernait le III/24° RIC.
Mais il y a quelques détails qui ne correspondent pas à la réalité de cette embuscade.
La 3° compagnie du 3/24° RIC, est accrochée au Nord de Bou-Hamama. Le sergent Pagalia, réussit à passer l’encerclement des rebelles. Après une très longue marche, il se présente à la compagnie du 1° RCP du capitaine Perret, au poste de la maison forestière de Aïn-Guiguel, le capitaine lance immédiatement ses paras à la rescousse.
Les rebelles décrochent immédiatement, en laissant un mort sur le terrain. Aucun prisonnier.
Le récit du pilote du Sikorski, qui se posera de nuit, pour évacuer les quatre blessés, nous précise que l’un des blessés, un sergent-chef, atteint à la tête, décèdera pendant le transport vers Bou-Hamama. Les trois autres blessés, seront transportés vers Batna, le lendemain matin.
Sergent-chef Barthes René Henri du 3° R.I.C. affecté depuis peu au 24° RIC.
Puis le Sikorski retournera sur les lieux de l’embuscade pour prendre en charge les cinq morts, en présence du tous le bataillon du III/24° RIC, qui rendait les honneurs, en présence du colonel du bataillon. Les six morts seront conduis à Khenchela.
Encore un petit mensonge de notre ami Stanislas, mais ce n'est pas le plus important.
Un Simple Témoignage Bou-Hamama 12 Mars 1956.
J'aurais pu arrêter là, le récit de cette embuscade, mais dans son livre, le menteur du massif du Collo, nous donne d’autres détails :
« Nous ne comprenons pas, comment il se fait que si peu ont été touchés.
Nous devions normalement être tous tués, les rebelles étant souvent à moins de dix mètres.
Ils avaient : armes automatiques : au moins 2 F-M, des P-M, des Garants américains, des armes italiennes, peut-être un mortier. (Ils étaient 150 au maximum.)
Ils ont pris l'un de nous, l'ont déshabillé, et lui ont coupé les organes génitaux.
Puis, ils lui ont arraché la cervelle.
Deux Algériens guidèrent les renforts jusqu'à nous. J'ai empêché, in extremis, que ces Algériens ne soient tués sur le champ par des camarades plus excités, cela se comprend.
Après cela, au service de renseignements, ils ont été très durs, n'hésitant pas à arracher les yeux, couper les oreilles en pointe, à étouffer les paysans jugés rebelles.
Quelques-uns d'entre nous ont été cités et seront décorés.
Mais la faute est rejetée globalement sur nous. Nous aurions refusé de prendre le poste et les munitions – ce qui est faux ... »
Signé : X, rappelé dans un bataillon de la coloniale.
Comment, celui qui n'a jamais combattu en Algérie, qui n'a jamais vu la queue d'un rebelle, peut- il donné le détail de l'armement des rebelles, ce jour-là, près du Douar de Mellagou.
Les gendarmes auraient-ils effectué une enquête balistique ?
A-t-on pratiqué une autopsie des six morts, pour déterminer le type de balles ?
Non, aucune trace, sauf que ce même jour, une compagnie du 1 RCP découvrait une cache d'arme, où figurait un mortier de 60, dans le Constantinois.
Aucun des cinq morts sur le coup, n'ont été meurtris, tous les témoignages sur cette embuscade concordent, les deux compagnies du III/24° RIC ont été bloqué par le relief du terrain, avantageux pour les rebelles, l'endroit avait été bien choisi.
Encore quelques mensonges de notre Révèrent Père Stanislas.
Découverte d'une cache d'armes Mars 1956 Constantinois.