Dans son livre, Lieutenant en Algérie, Jean-Jacques Servan-Schreiber consacre un grand chapitre sur Pierre Lemarchand, chapitre du style agent secret, il précisera que Pierre Lemarchand a été recruté pour faire partie de la 531e DBFA, et il sera de la partie du folklore des commandos noir, avec André Goulay .
Pour démontrer l'énorme machination, mise en place par les gaullistes, et, pour clore ces pages sur le chevalier blanc, voici, des extraits de la commission d'enquête sur le SAC en 1982.
ASSEMBLEE NATIONALE. .
Audition de M. Pierre Lemarchand, ancien responsable de la lutte contre l'O.A.S.
(Extrait du procès-verbal de la deuxième séance du mercredi 10 mars 1982)..
Rapport de la commission d'enquéte sur les activités du service d'action civique. Président M. Alain Hautecoeur..
M. Pierre Lemarchand est introduit.
M. le Président :
Nous avons entendu un responsable de la police du Rocher noir, nous dire que les barbouzes, c'était une légende et qu'en tout cas, ils avaient été tout à fait inefficace.
M. Pierre Lemarchand :
A chacun son point de vue, l'histoire tranchera.
M. le Président :
Vous étiez 300 ?
M. Pierre Lemarchand :
A peu près. Ils étaient venus de la métropole, je les avais recrutés moi-même parmi d'anciens résistants et d'anciens RPF.
M. le Président :
Vous aviez un fichier ?.
M. Pierre Lemarchand :
Non. Mais je les connaissais :
en 1947, à vingt ans, j'étais le plus jeune responsable politique du RPF, je m'occupais du ce secteur de Paris.
M. Pierre Bourguignon :
Ayant été responsable politique d'une section du R.P.F. à Paris, vous y avez connu Debizet et vous étiez ensemble autour de Biaggi.
M. Pierre Lemarchand :
J'ignorais qu'il y était. Personnellement, je souhaitais ardemment le retour du Général au pouvoir. J'ai participé à toutes les tentatives de déstabilisation de la IVe République et je ne m'en cache pas. J'ai manifesté pour les bouilleurs de cru, pour le pécule des prisonniers de guerre, j'ai fait partie de « Biaggi », et de bien d'autres mouvements, c'est vrai.
Je me suis même fait rappeler en 1956 en Algérie pour essayer de faire quelque chose pour le général.
M. Alain Vivien :
Pouvez-vous nous donner quelques informations sur le MPC. A l'origine c'était un mouvement politique, puis il est intervenu sur le terrain, parce qu'il y était obligé..
M. Pierre Lemarchand :
C'était presque de la défense. Nous avons même eu une catastrophe. 42 personnes ont été tuées parce qu'on voulait absolument coller des affiches en Algérie. Or, comme il fallait faire imprimer ces affiches en France, cela prenait un temps fou.
M. Alain VIVIEN :
C'était M. Dauer qui vous les imprimait ?.
M. Pierre Lemarchand :
Non, il nous a combattus.
M. Louis Odru :
C'est M Debré qui vous a rappelé en France ?.
M. Pierre Lemarchand :
Nous avons arrêté toute activité deux mois avant l'indépendance, mais à la suite d'un fait et non d'un ordre.
Voici comment.
L'OAS avait interdit aux gens de la métropole et à l'armée de mettre le pied dans Bab- el- Oued, or une autorité civile ou militaire, j'ai longtemps cru que c'était Fouchet, mais il m'a affirmé le contraire, ayant décidé que cette interdiction était invraisemblable, ordonna qu'on envoie une patrouille d'un régiment de zouaves, le régiment employé par Massu
précédemment pour ficher le FLN en l'air dans la Casbah, opération qu'il avait accomplie avec un plein succès.
Cette autorité avait pensé qu'il était inconcevable que les pieds noirs tirent.
L'OAS a pourtant tiré lorsque cette patrouille remontait Bab-el-Oued. Il y a eu neuf morts.
A partir de ce jour, toute l'armée française a basculé contre I'OAS, laquelle a été neutralisée en trois jours.
Mme Paulette NEVOUX ;
Votre femme était à l'enterrement des victimes d'El Biar à Santeny..
M. Pierre Lemarchand :
Oui, elle a même été photographiée.
Mme Paulette NEVOUX :
A l'époque, M. d'Ormesson était bien député de la circonscription ?
M. Pierre Lemarchand :
Je ne sais pas. Ce qui est sûr, c'est que l'idée de Santeny venait du ministère de l'Intérieur.
On voulait enterrer convenablement ces gens morts en Algérie et j'avais pris contact avec la direction des affaires politiques du ministère de l'Intérieur, laquelle direction n'a pas trouvé mieux que Santeny. Pour ce qui est de la discrétion, mieux eût valu faire cela place de la République ! Voilà l'efficacité du ministère de l'Intérieur.
On peut remercier, le général de Bollardière, le colonel Barberot, Pierre Lemarchand et Jean-Jacques Servan-Schreiber, pour cette brillante réussite.
On peut après la lecture de ce témoignage, déclarer que le seul but de l’encadrement de la 531e DBFA, était le retour au pouvoir de De Gaulle, et rien d’autre.
Revenons sur le témoignage de Pierre Lemarchand, concernant sa fin d'activité, il déclare que c'est suite à la morts de neuf Zouaves, les mêmes que ceux de Massu, qu'il serait revenu en France.
M. Pierre Lemarchand n'est pas à un mensonge près.
Cette histoire, c'est le bouclage de Bab-el-oued, le vendredi du 23 Mars 1962, et la mort de cinq jeunes militaires du Train, et de deux anciens repentis de l'ALN.
Ce n'était pas un patrouille, mais un convoi de deux camions, le chauffeur du deuxième camion, qui avait mois de 45 jours de présence en Algérie, ne connaissait pas le quartier, suite à une erreur, il emprunta la rue Gustave Mercier, rue à sens unique, avec des voitures garées sur un côté de la rue, elle ne permettait aucune manœuvre.
Au bout de la rue Gustave Mercier le chauffeur n’a qu’une seule option, tourné à droite dans la rue Suffren. Le camion ralenti et prend doucement ce virage à angle droit, il Il est dans la rue Suffren au pied des escaliers donnant dans la rue Mizon. Il descend le début de la rue, traverse la rue Vasco de Gama.
Un membre du commando fait signe au chauffeur de stopper, le chauffeur freine, une quinzaine d’homme armés surgissent.
Vos armes crient le chef du commando, les premiers militaires situaient en tête de camion et à droite obtempèrent.
Mais sur le côté gauche du camion, à l’avant dernière place, armé d’un pistolet mitrailleur de type MAT 49, un militaire arabe arme son PM, il n’a pas le temps de tirer.
C'était des jeunes militaires qui n’avaient pas fini leurs classes.
Voilà, Pierre Lemarchand se sert de cette histoire pour montrer que les Pied-Noir auraient tirés sur les Zouaves, ceux de Massu.
Encore un bobard, un de plus.
Cette commission composées uniquement de socialistes et de communistes, ouvraient la boite de pandore, et le déchainement des anticolonialistes sur la repentance perpétuelle, qui amènera nos deux derniers présidents Hollande et Macro à demander pardon au nom de la France.
J'aurais aimé que cette commission composée de socialistes et de communistes, demande à M. Pierre Lemarchand, des précisions sur le fameux tireur au FM Browning Automatic Rifle (BAR) M1918A2, posté sur un balcon, le 26 mars 1962, et mis hors de combat, par les hommes du Lieutenant Saint Gall de Pons, dans la rue Changarnier, à l'angle de la rue Alfred Lelluch, juste en face de la rue de Chanzy.
Mais cela, on ne le saura jamais.
Epilogue.
Tout au long de ces quatre pages, on a pu découvrir, que le chevalier Blanc, le général Jacques Pâris de Bollardière, n’était pas aussi blanc que çà.
Sa démission n’est en aucun cas, lier à la torture, mais bien aux désaveux du Secrétaire d’état à la guerre, Max Lejeune, il a profité de la campagne de presse sur la torture, qui je tiens à le rappeler avait commencé dès la fin 1955, donc bien avant l’arrivée des parachutistes dans Alger.
Seule et unique représentation d’un défilé de mode des Commandos Noirs Octobre 1956.