Chaouche Mohand, ou même, Mostefa-Chaouche Mohamed.
L' histoire du buraliste de la rue d’Isly, ou, Le Mythe de la villa des sources à Birkadem, PC des Ultras du C.R.F..
Mais, cette histoire du buraliste ne s'arrête pas en 1957.
Elle ressurgie en octobre 1961.
Après le putsch, et l'utilisation de l'article 16, alinéa 3, le Conseil Constitutionnel, se réunissait le 27 Avril 1961, pour examiner une demande du Président De Gaulle, qui sera présentée par M. de Bresson.
Le président Léon NOEL précise, que la demande contient deux projets :
Institution d'un Haut Tribunal Militaire.
Interdiction de certain écrit apportant un appui à une entreprise de subversion.
Durant les débats du conseil, on retrouve, cette demande émanant du rapporteur M. Patin, il constate que les arrêts du Haut Tribunal Militaire, ne sont susceptible, ni d'appel, ni de pourvoir en cassation, il est choqué, mais ne change pas le texte, il demande que l'on entende M. de Bresson.
Celui-ci explique et précise que le Haut Tribunal Miliaire doit être selon lui, une sorte de jury d'honneur !!!
Suit la discussion sur la date, des faits pouvant être jugé par ce Haut Tribunal Militaire, M. de Bresson explique qu'il serait difficile et dangereux de fixer un délai trop précis. M. Cassin suggère brillamment, que seront juger par ce Haut Tribunal Militaire, les faits en relation avec les évènements d'Algérie.
M. de Bresson est ravi !!!
M. Gilbert Jules demande ce qui se passerait, si des individus étaient abusivement déférés devant le Haut Tribunal Militaire, M. le rapporteur Patin, répond qu'ils seraient acquittés !!!
Ce Conseil Constitutionnel était composé du président M. Léon NOEL, du rapporteur, M. Patin, de M. René Coty, M. Pompidou, M. Cassin et M. Gilbert Jules, les deux derniers voteront contre ce projet, mais seront mis en minorité par quatre voies contre deux.
Malgré tout, le Conseil Constitutionnel ajoutera ces deux phrases dans son acceptation :
Appelle l'attention du Chef de l'Etat sur la gravité de la suppression du recours en cassation.
Estime d'une part, que la définition des infractions visées par le Haut Tribunal Militaire, gagnerait à être précisée comme suit :
« Les auteurs et complices des crimes et délits contre la sureté de l'Etat et contre le devoir et la discipline des armées .......
Le président ne tiendra pas compte de ces recommandations.
Composition Haut Tribunal Militaire 1961.
« Les auteurs et complices des crimes et délits contre la sûreté de l’Etat et contre la discipline des armées, ainsi que les infractions connexes, commis en relation avec les événements d’Algérie, peuvent être déférés au Haut Tribunal militaire. »
Et, c'est ainsi, grâce ou avec le conseil constitution, que le 19 octobre 1961, Le tribunal militaire siégeant à Lille, jugera, en l'état des accusations de février 1957, les Ultras arrêtés par le Ministre Résident Robert Lacoste, et condamnera Georges Calle par costumas à la peine de 10 ans de réclusion, et, officialisera l'enlèvement du buraliste de la rue d'Isly.
Le second accusé étant décédé le 4 janvier 1961, il s'agissait de Loratou Sauveur.
Etaient présents uniquement ceux qui avaient été arrêtés à tort et relâchés en mars 1957.
Le procès sera à huit clos pour l'interrogation du colonel Parisot, et des commissaires ayant participés à l'enquête.
Enfin, c'est ce que nous racontait un journaliste du journal Le Monde, le Samedi 21 octobre 1961, qui titrait :
Une honteuse affaire de séquestration de recel de cadavre.
Et, bizarrement, Le Monde, écrivait le contraire, que ce qu’il avait publiait le 5 mars 1957.
Dans l’article du 5 mars 1957, on ne trouve aucune trace de Chaouche Mohamed.
Le journaliste de l’époque écrivait :
« Les enquêteurs ont réussis a déterminé l’activité essentielle de ces individus :
Impressions et diffusions de tracs ayant pour signe distinctif un cœur surmonté d’une croix rouge, signe rappelant celui du père Foucauld ou encore celui des chouans ….. »
Pourtant, en Octobre 1961, ce même journal écrivait :
« C’est ainsi que le 18 décembre 1956, Georges Calle et Sauveur Loratou appréhendaient à Alger, un papetier musulman, Mohamed Chaouche, qui tenait boutique non loin du quartier général des forces armées….. »
Pas de trace de la villa des sources à Birkadem.
Mais, déjà, le Mythe des noyés de la Seine du 17 octobre 1961 était sur les rails, car, en première page, Le Monde publiait un communiqué du GPRA, faisant état de la sauvage brutalité du service d’ordre, et, nous indiquait, qu’en plus des cinquante morts de la manifestation, il y aurait plus de cent disparus !!!!
Le Monde du Samedi 21 Octobre 1961.
Pourtant Jacques Delarue, avait écrit dans son livre :
« Watin contacta alors deux membres du groupe des TA, Sauveur Loratou et Joseph Rizza qui acceptèrent de kidnapper le buraliste. »
Qui ment dans ce Mythe.
Le commissaire Pierre Delarue, nous a affirmé qu'ils s'agissaient de Joseph Rizza, et Loratou Sauveur.
Les journaux, des 5 et 6 mars 1957, nous ont cité une liste de coupables comportant de nombreux noms.
Le 21 octobre 1961, le journal Le Monde, qui a cette date avait retourné sa veste, nous expliquera, que les témoignages du Colonel Parisot, et des six commissaires étaient favorables aux accusés, ce qui expliquerait l'unique condamnation.
Comment peux-t-on enlever, devant son magasin, un buraliste, situé d'après les Algériens en 2003, à hauteur, du 31, 33, ou 35 de la rue d'Isly, alors qu'il n'y a aucune trace de ce magasin, de 1920 à 1962, et, que les adresses suivantes figurent dans les guides d'Alger, surtout celui de 1954 et de 1960.
Brasserie de l'Alhambra, SARL, Exploitation d'une brasserie, gérant Leprince Georges 29 rue d'Isly.
Antoine Mondie et Cie Horlogerie 31 rue d'Isly
Puget Adolphe Négociant porcelaine et cristaux 31 rue d'Isly.
Kriskis confection textile, puis LUXOY SARL (1959), 33 rue d'Isly.
Café de la belle étoile, 35 rue d'Isly.
Pharmacie Lemck, (1920) puis Pharmacie Bugeaud, Athias Frédéric, 35 rue d'Isly.
Epilogue :
Voilà, l'histoire du buraliste s'arrête là.
Grace à M. Pierre Delarue, et consorts, en 2015, le buraliste devient chahid et son magasin lieu de souvenirs.
Pour prouver l'existence de ce Mythe, il ne reste plus qu'à la République Algérienne démocratique et populaire, de nous présenter, le livre des naissances de 1914, entre les pages 174 et 175, comportant les naissances N° 699 Mouchi Sauveur, né le Sept Mars 1914, avenue de la Bouzaréah, et, N° 700 Karsensi Camille, née le Sept Mars 1914, au 31 de la rue Marengo, pour que l'on puisse, voire sur l'acte de naissance de Mostefa-Chaouche Mohamed, ou même, Chaouche Mohand, le tampon comportant les mentions suivantes :
Décédé à Alger, le 16 décembre 1956, acte n° xxxxx.