Revenons à notre livre écrit par « un quarteron » d’officiers en retraite.
Ils écrivaient :
« Plusieurs avants, se reportant à leurs souvenirs d'Europe, ont pensé qu'ils pourraient établir le chiffre de la population de la Régence, au moyen de quelques rôles d'impositions et du montant des sommes versées dans le trésor du Beylik, d'autres ont basés leurs assertions sur des renseignements que leur donnaient quelques arabes. Ces recherches n'ont produit que des chiffres déjà présentés par les auteurs qui ont écrit sur l'Algérie avant la conquête.
Les arabes ne tenaient, même pas dans les villes, de registre de naissances ou de décès. On savait les noms des tributs, le nombre approximatif de leurs troupeaux et de leurs silos. Ces notions servaient à établir « l’Achour », ou la quotité de la dîme, le nombre de charrues indiquait celui de « Gadda » ...
Les officiers en retraite, nous présentent leur théorie sur la population, en fonction du territoire.
Ils donnent une surface de 10.000 lieues carrées, et prenant le chiffre de trois millions habitants, déterminent, qu'il devrait y avoir 300 habitants par lieue carrée.
Ils écrivaient.
« Dans quelque direction, que l'on marchât, on devrait trouver moyennement à chaque lieue un douar de soixante tentes renfermant chacune cinq individus. S'il y avait même 1.500.000 habitants, les douars auraient trente tentes au lieu de soixante.
Mais il est à la connaissance de toute l'armée, que l'on fait souvent cinq, six et même jusqu'à dix lieues sans rencontrer un douar, mais seulement quelques pâtres isolés.
Nous croyons exagérer en comptant 50 habitants par lieue carré, mais nous nous en tiendrons à ce chiffre, qui certainement est plus près de la vérité que tous ceux émis jusqu'à présent, et qui donnel une population de 500.000 âmes sur les 10.000 lieues carrées de la Régence.
Formons avec ce point de départ, une idée des forces militaires du pays. Les femmes composent les 3/5 de la population. Il n'y a donc que 200.000 hommes, parmi lesquels on peut compter 80.000 vieillards, ou enfants.
Reste 120.000 hommes valides, dont la moitié à peine est armée d'une manière incomplète. Chacun sait, que quand les Arabes vont faire une excursion guerrière, ils laissent la moitié de leur force pour protéger leurs familles et leurs biens contre les Razzias. ( mot arabe écrit ghazia ).
Dont il y a environ 30.000 hommes, c'est à peu près 10.000 ennemis pour chacune des trois provinces de Constantine, d'Oran et de Titteri, et, compte-tenu des distances, L'Emir ne peut disposer que de 3 à 4 milles hommes à un moment donné....... »
Rapport du Maréchal Valée janvier 1840.
Si on rapproche ce livre, de la premier confrontation de décembre 1839, les chiffres donnés par le quarteron de retraités, sont très juste, car Abd-el-Kader n'avait même pas 3.000 hommes, mais environs 2.800.
Mazagran 2 Février 1840.
Dans le petit village à peine couvert d'une muraille, 123 chasseurs de la 10e compagnie
du 1er bataillon d'infanterie légère, sous les ordres du capitaine Lelièvre, ont résisté pendant quatre jours, du 2 au 6 février 1840, aux attaques incessantes d'une harka forte de de 3000 Arabes.
Deux canons battent en brèche le bâtiment, puis les Arabes donnent l'assaut.
Ils le donneront pendant quatre jours, sans cesse repoussés.
Les anticolonialistes, en 2021 écrivaient que la lutte avait durée 130 ans, sans jamais nous donner le détail des batailles ou des affrontements, de 1832 jusqu'à 1849, on peut compter moins de dix affrontements, clairement localisées !!!!
Livre « du quarteron » d’officiers en retraiteu 1840.
Les troupes de l’Emir Abd-el-Kader ne dépassent pas les 6000 cavaliers sur tous les fronts.