Restons encore un instant sur Maître Pierre Popie.
Si on reprend, dans le rapport du Capitaine Pieron René, la partie concernant Maître Pierre Popie, voici ce qu'il en ressort :
Dans son télégramme en date du 28 juin 1957, l'UGEMA, nous précise :
M. Asselah Slimane, interne au HPB, a été arrêté à Alger à la mi-janvier 1957, au 15 rue Marengo par des Parachutistes. STOP... Après disparition de 5 mois, il a été vu début Mai 1957, par son Avocat au camp d'hébergement des Deux-Moulins. STOP...
Madame Asselah Baya, nous précise :
Qu'elle n'a plus revu son mari depuis Mars 1957, qu'elle a fait des démarches en juin 1958, au près du Général Massu.
Qu'en 1959, elle a transmis la réponse de Massu, à l'avocat Jacques Vergés.
Qu'en Octobre 1960, elle a écrit au Président des anciens combattants d'Alger.
Etrangement, elle ne parle pas de Maître Pierre Popie.
Par contre M. ASSELAH Mohamed, le receveur de la RSTA, nous confirme :
Qu'il a été averti de l'arrestation du Docteur Asselah, par l’assistante Médicale, début mars 1957.
Qu'un F.S.M.A. quinze jours plus tard, informe sa femme que le Docteur Asselah, était détenu par les parachutiste dans « unecave » du café « La Grande Terrasse », aux Deux Moulins, commune de Saint-Eugène.
Qu'il s'est empressé d'aviser Maître Pierre Popie, Avocat au barreau d'Alger de la situation de son parent.
Le 28 décembre 1960, Mohamed, le receveur de la RSTA, persiste et signe sa déclaration.
Le journal Algérie Libre Siège Social 15 rue Marengo Alger.
C'est le trente décembre 1960, que les enquêteurs recueillent le témoignage de Maitre Pierre Popie :
« J'ai été avisé de l'arrestation du docteur Asselah, par son parent, M. Asselah Mohamed.»
Le 27 mars 1957, il écrit à M. Serge Barret, l'I.G.A.M.E d'Alger.
Le 29 mars 1957, il écrit à M. Rambaud, responsable des liaisons entre civils et militaires.
Fin Mars, début Avril, sur une information transmise par la famille, il se rend au Café de la Grande Terrasse, aux Deux Moulins.
Il est reçu par un Officier parachutiste, un Lieutenant, qui refuse de répondre à ses questions.
« Néanmoins, en quittant cet officier, j'ai pu apercevoir le docteur ASSELAH, qui semblait effectuer une corvée, et avec lequel nous avons échangé un signe amical de reconnaissance ».
Le 30 décembre 1960, Pierre Popie persiste et signe.
Le 6 janvier 1961, les deux enquêteurs se présentent au Secteur d'Alger-Sahel, Palais Bruce à Alger.
Ils prennent connaissances du Plan de Stationnement du Grand-Alger, N° 1.723/3, en date du 23 Mars 1957, ils relèveront :
Secteur Ouest-Saint Eugène 3° Cie et Escadron de Reconnaissance du 2° R.P.C.
Je rappelle aux Pieds-Nickels, que le 21 mars 1957, trois des quatre bataillons parachutistes avaient quitté Alger.
C'était une compagnie du 3° RCP du colonel Bigeard, qui occupait le café de la grande terrasse aux deux moulins, jusqu'à la date du 17 mars 1957, jour de son départ vers le camp de Zeralda.
Nous terminerons cette chronologie, par le dossier détenu par la DST, qui nous précise :
L'intéressé fait l'objet d'une fiche technique N° 32741/3 du 19 juin 1958, du dossier 32741 qui mentionne :
« Le docteur Marie MICUCCI, ex-docteur au HPB, chef de l'interne Asselah Slimane, qui était entrée en relation avec la famille Asselah, lors de son arrestation, connaissait la destination de l'intéressé, que les services de police avaient signalé comme ayant rejoint le maquis rebelle. »
Alors, Maître Pierre Popie a-t-il menti ?
Les Deux-Moulins Café de La Grande Terrasse 1937.
La toute petite histoire de ce Café de La Grande Terrasse.
Avant la guerrede 39/45, le tout Alger venait à la grande terrasse pour les noces.
Ses deux immenses salles, avec orchestre en mezzanine, donnant sur la mer, avaient la côte.
Son Chef cuisinier, M. Bellan était très apprécié.
Mais,en 1950, pour des raisons familiales, il ferma bruquement...
Bizarre, vous avez dit Bizarre.
Que nous disent ceux qui ont usitée ces deux grandes salles de noces.
Que cette bâtisse de plein pied, construite au bord de la falaise, comportait deux grandes salles et une grande cuisine, où œuvraient, M. Bellan Chef cuisinier, et ses aides, pendant que Madame Bellan, pilotait la troupe de serveurs chargés de gérer, les tables des deux salles.
Vers, 1950, La Grande Terrasse ferma brusquement.
Puis, quelques mois plus tard, elle servira de vestiaire pour un club de volley-ball, l'O.D.M, créé par M. Pierre Bellan.
En 1960, les deux salles furent détruites, et remplace en 1961, par un immeuble pas très esthétique, au désespoir des habitants des Deux-Moulins.
Pas de cave.
Pas de cour, balayée par le Médecin Slimane Asselah, comme l'affirme Maître Pierre Popie.