Pour fêter les soixante ans du Mythe des noyés dans la Seine du 17 octobre 1961, les anticolonialistes ont réédité un livre de 1963, qui d'après eux, est le récit exact des évènements du 17 octobre, racontés par un témoin écrivain.
Voici, quelques passages du livre de M. William Gardner-Smith, avec la traduction en français.
« People ran madly, in zigzags and circles, but there was no escape.
Suddenly Simeon saw something more brutal than anything he had ever seen before in his life. A few dozen yards away from him a policeman was swinging his club over a woman who was holding a baby . She fell to her knees, bent forward to protect the infant, and the police club kept flying up and down, up and down. Simeon stared, realizing that he was keepting, feeling those blows against his own body.
Then suddenly he saw the policeman's face. »
« Les gens couraient follement, en zigzags et en cercles, mais il n’y avait pas d’échappatoire.
Soudain Simeon vit quelque chose de plus brutal que tout ce qu’il avait jamais vu auparavant dans sa vie. A quelques dizaines de mètres de lui un policier balançait son club sur une femme qui tenait un bébé. Elle est tombée à genoux, penchée en avant pour protéger le nourrisson, et le club de police a continué à voler de haut en bas, de haut en bas. Simeon regardait fixement, réalisant qu'il était en train de continuer, sentant ces coups contre son propre corps.
Puis soudain, il a vu le visage du policier. »
« Benson lay drunk and bitter in bed with his mistress, and Ahmed lay dead, his head battered to pulp by police club, on the corner of rue du Bac and the Boulevard Saint-Germain. His body was one of many, dead and wounded which lay sprawled on the street. Curled up like a child on his side, face twisted in a grimace, arms still raised protectively over his head, he looked even more youthful than in life. The police did not know he was dead, and tossed his body, along with the others, into a van.
The corpses of more than two hundred Algerians, Ahmed is among them, were to be fished out of the Seine the next day and for day afterward. »
« Benson était ivre et amer au lit avec sa maîtresse, et Ahmed gisait mort, la tête amochée par le club de police, au coin de la rue du Bac et du boulevard Saint-Germain. Son corps était l’un des nombreux, morts et blessés qui gisaient dans la rue. Enroulé comme un enfant sur le côté, le visage tordu dans une grimace, les bras toujours levés protectivement sur sa tête, il avait l’air encore plus jeune que dans la vie. La police ne savait pas qu’il était mort, et a jeté son corps, avec les autres, dans une camionnette. Les cadavres de plus de deux cents Algériens, dont Ahmed, devaient être repêchés sur la Seine le lendemain et le jour suivant. »
La manifestation du 17 octobre 1961.
Incroyable, je pensais avoir tout lu.
Mais, dans «The Stone Face », William Gardner-Smith, nous indique exactement, où sont morts environs 100 Algériens, y compris Ahmed, au croisement de la rue du Bac et du boulevard Saint-Germain.
La rue du Bac qui courre depuis la rue Raspail et aboutit sur les quais de Seine, juste en face du pont Royal.
Croisant sur son chemin, le boulevard Saint-germain à hauteur du métro du Bac, juste avant la station Solferino où fut prise la photo d'Elie Kagan, qui a fait le tour du monde.
Il nous précise que la police a jeté dans la Seine, plus de 200 Algériens, qui ont été repêchés le 18 et le 19.
Pourtant les pages du registre des entrées à l'Institut Médicaux Légal, nous indiquent :
Pour 17/10 : 0, le 18/10 : 2, le 19/10 : 7.
Total des corps Nord-Africains pour le mois d'Octobre 1961 : 90.
M. Dieudonné Mandelkern, aurait-il dissimulé des noyés Algériens.
Ou, plus simplement , l'écrivain noir américain raciste, aurait-il menti.
La manifestation du 17 octobre 1961.
Rendons à César ce qui appartient à César.
Début 2021, la « New York Review of Books », décide de rééditer le livre de William Gardner-Smith.
Le 3 mai 2021, une célébration est organisée pour cette réédition.
Les quatre acteurs principaux sont :
Alice Kaplan, professeur de français, Sterling et directrice du Whitney Humanities Center. C'est elle qui trouvera un éditeur en France, qui s'empressera de mettre un bandeau lors de l'édition, avec en gros 17 octobre 1961.
Lia Brozgal, professeur de français à l'UCLA, elle est l'auteur du livre « Traces Culturelles d’un massacre à Paris ».
Adam Shatz, écrivain et critique à la « London Review of books », a fait des reportages au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et en Europe. Sa préface accompagnera la nouvelle édition de THE STONE FACE.
Tyler Stovall est l'auteur de PARIS NOIR, une histoire culturelle des Afro-Américains à Paris. Il est actuellement doyen de la Graduate School of Arts and Sciences et professeur d'histoire à l'université Fordham.
Le tout, coparrainé par le Département de français, Yale RITM et Whitney Humanities Center
Et grâce à ces quatre merveilles, un roman raciste, devient le témoignage du massacre du 17 octobre 1961.
Bien entendu, les deux Pieds Nickelés, Français, n'ont pas tardé à arriver.
Didier Daeninckx, l’auteur en 1983 de Meurtres pour mémoire, et du Mythe de la petite Fatima Bedar.
« Je n’ai entendu parler de ce livre qu’il y a quelques mois ».
Fabrice Riceputi, auteur récemment, d’un livre sur parcours de Jean-Luc Einaudi , et grand spécialiste du fichier secret, des archives nationales outre-mer.
« Il semble enfin possible de prendre la mesure de l’événement historique, qui reste d’une violence inédite en temps de paix depuis la Semaine sanglante en 1871. »
La manifestation du 17 octobre 1961.
Revenons un instant sur terre, et décrivons la réalité de cet écrivain américain Noir, Menteur et Raciste.
En 1961, AFP Agence Français de Presse, couvrait environ 85 % des quotidiens en France. Les journalistes mettaient en forme leurs articles en fonction des dépêches transmises par l'AFP.
Qui plus est, en 1957, un service photos a été créé pour procurer en plus des dépêches, des images.
Alors la seule question que l'on doit se poser est :
William Gardner-Smith était-il présent ce soir-là dans les rues de Paris.
La réponse est non, William Gardner-Smith est un menteur, un de plus.
On peut s'étonne de ne trouver dans les dépêches de AFP des 17, 18 et 19 octobre 1961, aucun des détails donnés dans son livre.
Pourtant les partisans du 17 octobre 1961 et l'Algérie ont célébré la sortie de ce livre en version française.
Alors, pourquoi M. William Gardner-Smith connaissait-il ce quartier latin, où il situe la plus part de son récit de ce soir-là.
C'est très simple, comme tous les écrivains américains, plus ou moins talentueux, ils se retrouvaient toujours au même endroit, à la librairie de l'Américain George Whitman, près des quais de Notre-Dame, au 37, rue de la Bûcherie, la librairie Mistral, qui changera de nom en 1964.
Si on ajoute à cette librairie, la célébration de son mariage, 13 jours après le massacre de son ami Ahmed, par la police de Papon, le mensonge devient un peu plus persistant.
Eh oui, le 30 octobre 1961, il épouse à Paris, dans le quartier Latin, Solange Royer, qui lui donnera une fille : Michelle.
Article de juin 1960, sur la Librairie Mistral et sur la présence de William Gardner-Smith.
Et si on complète ces vérités historiques, par l'information qui suit, on est droit de dire que M. William Gardner-Smith est sacré menteur, car il prétend que son livre est une sorte de biographie.
Et oui, M. William Gardner-Smith était un journaliste de l'AFP à Paris, certes, il était en charge des nouvelles de l'étranger, mais il était dans le même espace que ses collègues, comme le montre la photo ci-dessous de 1958, prise par un photographe de l'AFP.
Toutes les photos de cette page sont des photos de Agence France Presse, qui a couvert cette manifestation du 17 octobre 1961, comme le montre les nombreuses photos usitées par les anticolonialiste pour dénoncer ce massacre virtuel.
La prochaine étape, des anticolonialistes et des communistes, c’est le massacre d’Etat contre ses pauvres Algériens victimes des méchants policiers de Maurice Papon.
Salle de rédaction de l'Agence Français de Presse en 1958.